
L’actualité récente démontre l’urgence d’une relecture des textes saints islamiques par le biais d’une analyse du contexte de la révélation. Peu connue et très peu médiatisée, l’étude du Coran que mènent des chercheurs multidisciplinaires pourrait contribuer à lutter contre le radicalisme religieux. En témoignent les travaux sur la place essentielle de Jésus dans les premiers temps de l’islam.
Il n’est guère facile d’aborder la question de l’islam et de ses origines en échappant à l’actualité et aux thématiques récurrentes qu’elle impose, tel l’incontournable « djihad ». C’est donc un tour de force que réalise le documentaire en sept épisodes de Gérard Mordillat et Jérôme Prieur consacré à l’influence majeure du christianisme sur l’islam, du moins celui des premiers temps de la révélation (1).
Ce travail a pour premier mérite de montrer que l’étude multidisciplinaire — c’est-à-dire au-delà du seul commentaire théologique — du Coran est une science en devenir. Le livre saint des musulmans est souvent présenté comme un « texte sans contexte » en raison de sa structure littéraire complexe et de l’impossibilité de dater ses sourates (chapitres) ou même de déterminer la totalité de l’ordre chronologique de leur révélation. L’enjeu est de taille, car une meilleure connaissance du contexte historique et social dans lequel est apparue la dernière des trois grandes religions monothéistes aiderait à surmonter les défis politico-religieux contemporains.
Le dialogue entre chrétiens et musulmans tout comme la séparation entre le temporel et le spirituel ne peuvent que bénéficier du rappel de la proximité originelle entre la croix et le croissant. (...)