
C’est l’organe le plus étendu et le plus lourd de notre corps : la peau recouvre 1,5 à 2 m2 de surface et pèse environ 3,5 kg. Une enveloppe constituant un ultime rempart face aux agressions extérieures. Mais quand elle est gravement détruite, notamment chez les grands brûlés, les médecins sont démunis. La peau artificielle n’existe pas. Les greffes se heurtent aux problèmes de rejet. Seule approche réparatrice définitive validée à ce jour : l’autogreffe, c’est-à-dire le prélèvement d’un lambeau de peau à un endroit du corps épargné et peu visible (le cuir chevelu si possible), pour reconstruire les zones lésées. Mais face à des brûlures très étendues, le problème reste entier.
La greffe de peau est néanmoins sur le point de connaître une avancée spectaculaire : afin d’en disposer en toute sécurité, rapidement et en grande quantité, une équipe suisse a mis au point la première machine entièrement automatisée à fabriquer de la peau dite autologue, c’est-à-dire produite à partir des propres cellules du patient.
6 à 8 millions de cellules prélevées chez le blessé
Au départ : un petit centimètre carré de peau saine, de la taille d’un timbre-poste, soit 6 à 8 millions de cellules, prélevé chez le blessé sur une zone épargnée par la brûlure, derrière les oreilles par exemple. À l’arrivée, la machine denovoCast en produit plus de 100 fois plus, sous la forme d’un fin feuillet de peau reconstruite. Une nouvelle peau prête à être acheminée au bloc opératoire pour y être déposée par le chirurgien au contact même des zones lésées. Son ultime atout : elle n’est pas rejetée car créée sur mesure à partir des propres cellules de peau du patient
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