
L’obscénité du jour, signalée par une journaliste engagée au talent incontestable, et qui a ensuite buzzé comme il se doit sur la toile, est déjà passée à la trappe. Je me suis juste offert le luxe appréciable de prendre mon temps pour y réfléchir et de laisser le soufflé retomber afin de contempler sur sa croûte racornie les circonvolutions des histoires qui s’imbriquent les unes dans les autres jusqu’à reconstituer le puzzle de notre humanité ordinaire.
Il s’agissait donc d’un nouveau site qui se propose de louer une petite amie, le temps d’une ballade, d’une soirée ou d’un week-end complet.
Je comprends que ça choque. Si, si. (...)
On peut trouver cynique de proposer une petite amie à louer. C’est juste un indicateur de plus d’une marchandisation pathétique de notre déshumanisation galopante. L’individu au centre de tout... et surtout de son grand vide intérieur que rien, absolument plus rien ne vient combler. Il n’y a plus que des âmes errantes rendues à moitié folles par trop de solitude. Juste besoin de se sentir vivre quelques instants, juste besoin de se sentir exister, aimer, apprécier, pour soi. Un ersatz de lien pour des ersatz de vies. (...)