L’association Vegan Strike Group veut dénoncer « la barbarie que représente cette pratique ». Elle avait mené la même action à Dax, samedi.
Il s’est jeté dans l’arène pour protester contre la tauromachie. Mardi 15 août, à 18 h 30, un militant de l’association Vegan Strike Group a sauté des gradins dans le ruedo (« la piste ») lors d’une corrida à Bayonne (Pyrénées-Atlantiques), afin d’interrompre la mise à mort du taureau et de dénoncer « la barbarie que représente cette pratique ».
Le torse peint de slogans, l’activiste a crié « Macron, nos traditions ne sont pas sanguinaires ! » et « Ne confondons pas barbarie et tradition ! », sous les huées du public, avant d’être stoppé par des employés des arènes. Il a été entendu au commissariat de la ville, puis relâché. Cette action a eu lieu quelques heures après une manifestation anticorrida qui a rassemblé une centaine de personnes à Bayonne. (...)
« Il y a une inversion des responsabilités : on parle de “crime” contre les traditions à notre encontre, alors que nous dénonçons la torture d’un animal jusqu’à sa mort sous l’acclamation d’une foule. Par ailleurs, nos actions sont pacifiques, contrairement aux aficionados qui sont violents à notre égard », assure Joël Cessio, 31 ans, l’un des membres du Vegan Strike Group. Samedi, le jeune homme, poitrine nue barrée de « Plus de torture », a été plaqué au sol dans les arènes de Dax, avant d’être violemment frappé, comme le montre cette vidéo. (...)
Débat de société
Acte de torture et boucherie archaïque pour les uns, pratique culturelle et sportive pour les autres, la tauromachie divise de longue date. Les courses de taureaux sont autorisées depuis une loi de 1951 dans certaines régions de France, essentiellement dans le Midi, lorsqu’une « tradition locale ininterrompue peut être invoquée ». Entre 2011 et 2015, la tauromachie a même été inscrite à l’inventaire du patrimoine culturel immatériel français par le ministère de la culture. Avant que la décision ne soit annulée par la cour administrative de Paris, en juin 2015. Et que la pratique taurine ne soit définitivement radiée de la liste de l’Unesco en juillet 2016 en vertu d’un arrêt du Conseil d’Etat.
L’interdiction de cette pratique fait partie des principales demandes du collectif AnimalPolitique, qui rassemble vingt-six organisations non gouvernementales de protection animale. (...)