
La noyade, c’est une pensée dans l’esprit de tout marin. "Quand on navigue, on comprend bien que le fait d’être secouru, c’est précieux. Quand on en arrive au fait que la seule solution qui reste, c’est qu’on vienne vous chercher, alors on ne peut qu’avoir envie d’aider des personnes en difficulté."
On sent dans ces mots du calvadosien Fabrice Troprès l’importance de son nouveau combat, l’importance d’avoir changé le nom de son bateau. Major Tom (hommage à David Bowie) sort tout juste de chantier. Désormais il s’appellera SOS Méditérranée, en référence à l’une des associations de recherche et de sauvetage en mer, qui affrête un navire pour sauver les migrants. (...)
Forcément à force de se promener à Ouistreham, il a vu et revu ces jeunes migrants, près de l’entrée du port, qui espèrent rallier l’Angleterre. On pourrait y voir un symbole.
Alors oui, il a ses convictions là-dessus. Mais ce qui le touche directement est ce qui se passe en mer. "Ces bateaux qui transportent des migrants sont des épaves ! Nous, les Européens, on a une technologie performante, alors autant s’en servir. Je vais aider à mon niveau, en forçant un peu ma nature et en communiquant pour les aider à récolter des fonds." (1 journée en mer = 14.000 euros). (...)
L’association SOS Méditérranée avait déjà un class 40 sur la dernière Transat Jacques Vabre. Victime d’un abandon, le skipper n’avait pas voulu prolonger l’aventure. Fabrice Troprès a donc saisi l’occasion, même s’il reste preneur d’aides financières.
"Je ne suis pas sponsorisé, je ne touche pas un centime de l’association. C’est mon bateau, j’ai pris en charge les frais de course et la nouvelle décoration. Cette action était juste quelquechose de limpide pour moi, de logique." (...)