
L’artiste chilien Francisco Tapia, connu sous le pseudo de « Papas Fritas » (frites), vient de réaliser sa plus grande œuvre : convertir en cendres 365 millions d’euros de dettes des étudiants de l’université del Mar, un établissement privé soupçonné d’escroquerie, situé à Vina del Mar, au Chili.
Dans un pays où le smic est de 207 euros et où une année d’études à la fac peut coûter plus de 6 000 euros, beaucoup de familles sont obligées de s’endetter pendant des années auprès des établissements d’enseignement supérieur.
L’université del Mar, déclarée en faillite depuis 2013, était pour Papas Fritas un « symbole de la finalité lucrative de l’éducation supérieure au Chili », a-t-il dit pour justifier son acte
’exposition a été interrompue par la police quand Papas Fritas a avoué dans une lettre écrite au tribunal de Santiago avoir volé les documents dans un acte « artistique-révolutionnaire ».
L’artiste a raconté qu’après avoir découvert dans la presse le drame des étudiants de cette université privée chilienne, il a « soigneusement planifié » la manière dont il allait bruler les documents, qui condamnaient les étudiants à payer « jusqu’en 2030 ».
Avec cette idée en tête, il est allé à l’université, occupée par les étudiants depuis la fin 2012. Pendant des semaines, il a récupéré des centaines de documents.
« Tous les soirs chez moi, comme dans un rituel, j’ai brûlé les lettres de change [...]. Vous ne devez payer plus, rien de plus. Maintenant, les familles ne devront pas craindre de perdre leurs maisons [pour payer la dette, ndlr]. De ces documents, tout ce qu’il reste, ce sont les cendres que j’expose dans le centre culturel. . (...)
Après la lettre qu’il a envoyée au tribunal, Papas Fritas, entré en clandestinité, a posté une vidéo sur YouTube. (...)