
C’est entendu, la dette ne sera jamais remboursée. D’ailleurs, elle ne demande pas à l’être, bien au contraire. Et pour cause : la dette, c’est ce qui garantit le magot juteux des financiers, les intérêts de la dette.
Le véritable acte révolutionnaire, héroïque, ce n’est pas de ne pas rembourser la dette, mais de faire défaut sur le paiement de ses intérêts indus. Le seul moyen d’y parvenir : annuler la dette elle-même ! Surtout si les intérêts versés dépassent déjà l’entendement, voire excèdent le montant de la dette.
Qu’elle soit privée ou publique, la dette résulte d’un déséquilibre volontairement entretenu dans la répartition des richesses. Le pauvre (je résume), sevré de l’argent qui lui permet de satisfaire à ses besoins, emprunte au riche qui se sucre au passage par des intérêts juteux.
La plus symptomatique est la dette publique provenant d’une baisse volontaire de la part des recettes d’État (à coup de paquets fiscaux et autres cadeaux). Pour pallier ce manque-à-gagner fiscal, l’État emprunte… à la “tranche du haut”, celle des riches qui bénéficient des cadeaux fiscaux, qui peuvent replacer leur argent dans le circuit public moyennant des taux d’intérêt croquignolets garantie par l’État. La boucle de la supercherie est bouclée. Tellement grosse qu’on se demande comment elle peut encore passer. (...)
Aujourd’hui, il n’y a pas trente-six manières d’éradiquer le mal : il faut faire disparaître le système des dettes-racket au plus vite. Profiter de son état de faiblesse actuel pour le mettre hors d’état de nuire.
Les populations disposent d’une arme redoutable pour mener à bien cette indispensable révolution : cesser de payer ! Les Islandais ont à leur manière montré l’exemple à suivre. Ils sont aujourd’hui, dans leur petit coin volcanique, les seuls à remonter la pente. Après avoir envoyé leurs banquiers en justice. (...)