
Une rivière pas très nette ? Une allergie suspecte ? Une présomption de pollution ? Besoin de rassurer ou de protéger la population ? Pas de panique, le « Samu de l’environnement » est là pour réaliser analyses et prélèvements. Ces laboratoires mobiles ont été lancés par un toxicologue en Alsace. Et ces camionnettes blanches gagnent d’autres régions. Avec l’idée de multiplier les « sentinelles de l’environnement » et de démocratiser les sciences. Reportage à Strasbourg.
(...) Le Samu de l’Environnement reçoit presque un appel par jour. Auparavant, tous les appels passaient par le centre antipoison de l’hôpital. Désormais, chaque élément – eau, air et sol – a son référent. Parfois, les personnes cherchent simplement à être rassurées. D’autres fois, il s’agit de prouver une pollution. « Dès qu’ils voient un poisson mort dans le fleuve, les gens pensent tout de suite à une pollution chimique, reconnait Simon Schalck, en charge de la cellule eau du Samu. Mais souvent ce n’est qu’un manque d’oxygène dû à trop de végétation dans l’eau ».
Pour trancher, le Samu de l’Environnement sort son artillerie : plusieurs mallettes différentes permettent de réaliser en une heure environ une batterie d’une centaine de tests. Toutes les pistes sont ainsi creusées afin de remonter à la cause de la pollution. (...)
Pour l’instant, l’objectif est d’étendre l’initiative au-delà des frontières de l’Alsace, où l’association compte 150 adhérents (dont la fédération de la pêche et ses 25 000 membres) et une quarantaine de bénévoles. Déjà d’autres antennes du Samu ont vu le jour, en Nord-Pas-de-Calais (2010), Centre (2011) et Bretagne (2013). « Chaque antenne est indépendante tout en faisant partie de la fédération nationale du Samu de l’Environnement, dont on partage la philosophie ».
Et le concept s’exporte même en dehors de l’Hexagone : une quatrième filiale du Samu vient d’ouvrir à Dakar (Sénégal), accueillie au sein de l’université. (...)