Pour la première fois un rassemblement est organisé en France à l’occasion de la Journée internationale des travailleuses domestiques. Pour appeler la France à ratifier la Convention internationale, et pour réclamer davantage de considération.
« Mais qu’attend le gouvernement français ? ». Zita Cabais-Obra, Secrétaire générale du Syndicat CFDT des Assistantes Maternelles et Salariés des Services à la Personne en Île-de-France, est « en colère ». Avec d’autres syndicats et associations, elle participera à un « remue-ménage » sur l’esplanade du Trocadéro, samedi 17 juin, au lendemain de la Journée internationale des travailleuses domestiques1.
Depuis 2011, cette journée internationale vise à alerter le public sur les abus de droits dont ces dizaines de millions de travailleuses dans le monde font l’objet. Et en France, où c’est la première fois que se tient un tel rassemblement, pour appeler en particulier le gouvernement à ratifier la Convention n°189 de l’Organisation internationale du travail (OIT). Ce texte, qui vise à garantir les droits des travailleuses domestiques, a été signé en 2011 et est entré en application en septembre 2013. Mais la France ne l’a toujours pas ratifié.
Il y a un an, les organisations interpellaient le gouvernement français via une tribune dans Le Monde. Mais n’ont pas reçu le moindre retour. (...)
« Il est vrai qu’en France nous sommes couvertes par les protections sociales au même titre que les autres salariées, ce qui n’est pas le cas dans de nombreux autres pays. Mais il y a la loi et la pratique. En France aussi les travailleuses domestiques subissent encore de nombreuses inégalités et des abus, en termes de temps de travail, de salaire, de rupture de contrat », souligne Zita Cabais-Obra. (...)
La France compte près de 500 000 assistantes maternelles ou gardes d’enfants à domicile, d’après les chiffres de la Fédération des particuliers employeurs. Selon l’organisation internationale du travail, 85% des employé.e.s à domicile en France sont des femmes, ce qui représente 4% du total de l’emploi féminin.