
Vincent de Gaulejac
Professeur de sociologie, directeur du Laboratoire de changement social (Paris 7 Diderot), membre fondateur de l’Institut international de sociologie clinique, mais aussi membre du conseil de l’Appel des Appels, a présenté son dernier ouvrage
Les raisons de la colère (Paris : Le Seuil, 2011)
chez Mollat - mercredi 11 mai 2011
(...) rien de plus neutre que la gestion apparemment, rien de plus objectif, les gestionnaires ne voient pas que c’est devenu en fait l’idéologie dominante de notre temps. Difficile à combattre parce que ne se présentant pas comme une idéologie
(...)
Ressources Humaines. Tout le monde trouve ça très bien ! Les termes « service du personnel » sont considérés comme des mots « archaïques », alors que c’était pertinent. Le piège, c’est qu’il semble qu’« enfin on va se préoccuper de l’humain » la plupart des gens n’ont pas vu l’entourloupe idéologique qui inverse les finalités : l’humain devient un moyen. (...)
Que peut-on faire ?
– donner des outils pour que les gens comprennent pourquoi ils ne vont pas bien. Le diagnostic est le même partout où on a fait des études sur cette question (...)
– Montrer que cette révolution managériale et ces formes de gestion sont le bras armé, le modèle, du fonctionnement du capitalisme financier (...)
– Il faut se mettre en colère : ne pas retourner l’agressivité contre soi. On a le pouvoir, sinon de changer le système, au moins de changer ce que nous fait ce système. On va passer du processus d’intériorisation, de soumission-acceptation, au processus de la colère : « non, ça suffit, je ne veux pas me détruire ni contribuer à détruire les autres, et je n’accepterai plus de participer à la mise en place d’outils de gestion avec lesquels je ne suis pas d’accord »
La colère, ça fait du bien !
le compte-rendu de cette très instructive introduction par l’auteur, à la lecture de son livre est à télécharger en cliquant sur l’image :
A noter : À Bordeaux, L’appel des appels 33 est en train de mettre en place des chantiers sur la servitude volontaire, la manipulation de la langue, la représentation du travail, dans la perspective d’un travail avec les participants aux rencontres de l’Appel des appels et d’une journée de « La colère des métiers », le 22 octobre au Rocher de Palmer à Cenon.