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Transhumanisme : La mort dans l’âme
Article mis en ligne le 31 décembre 2014
dernière modification le 30 décembre 2014

Convaincus que les technologies seraient à même de libérer l’homme de ses limitations physiques et intellectuelles, les transhumanistes ont toujours été obnubilés par la quête de l’immortalité. Au bout du tunnel, il y a de la lumière  : un joli tube de néon à la durée de vie scientifiquement calculée…

« Une personne née aujourd’hui aura 86 ans en 2100, et les technologies lui permettront probablement de vivre jusqu’en 2200. À ce moment-là, la mort aura encore plus reculé », déclarait récemment Laurent Alexandre, neurobiologiste fan des médias et des thèses transhumanistes. L’auteur de La Mort de la mort (2011) aime à clamer que « l’homme qui vivra mille ans est probablement déjà né », grâce aux avancées biotechnologiques.

Le transhumanisme affirme en effet que l’être humain peut améliorer – voire augmenter – ses capacités physiques et intellectuelles via la convergence « NBIC », c’est-à-dire en alliant nanotechnologies, biotechnologies, intelligence artificielle et sciences cognitives. L’homme pourrait à terme s’affranchir… de la mort. (...)

Le stade ultime de ce techno-futurisme décomplexé se traduit à travers le concept de mind-uploading ou «  décorporéisation ». D’après Ray Kurzweil, apôtre médiatique et directeur de l’ingénierie chez Google, vers 2045, les ordinateurs seront plus puissants que les cerveaux humains. Dans son livre Serons-nous immortels ? (2006), il assène que notre pensée pourra être téléchargée sur un support informatique, un robot ou distribuée et alimentée sur le Web…

Profit éternel

Inoffensif délire techno new-age ? Fin 2013, a été lancé à Genève le Human brain project [2], en collaboration avec IBM et doté d’un financement européen d’un milliard d’euros. L’objectif est de concevoir un super ordinateur capable de reproduire la complexité de pensée d’un cerveau humain. Sous prétexte d’étudier les maladies neurodégénératives, ce projet de cerveau digital préfigure le mind-uploading transhumaniste. (...)

Mais la lutte pour l’immortalité doit aussi être synonyme de profit. Ainsi, Laurent Alexandre est le cofondateur de Doctissimo.fr et a créé la société DNA Vision, leader européen du séquençage d’ADN. Max More est PDG d’Alcor, grand fournisseur mondial de services de cryogénisation. Ray Kurzweil est devenu une marque à lui tout seul, notamment à travers ses livres à succès mélangeant conseils de régime anti-cholestérol et élucubrations sur les biotechnologies. Il est également à l’origine de la Singularity University, une école privée de la Silicon Valley qui ponctionne les futurs ingénieurs transhumanistes de 30 000 euros pour dix semaines de cours. Enfin, Google a créé l’an dernier Calico (California Life Company), une société de biotechnologie dédiée à la lutte contre le vieillissement et ses maladies associées. (...)