
Trafigura, cette multinationale néerlandaise à l’origine des déchets toxiques déversés en Côte d’Ivoire en 2006, fait depuis hier l’objet d’une enquête menée par le procureur public des Pays-Bas. Trafigura est en effet soupçonnée d’avoir payé des pots de vin à un homme politique de premier plan en Jamaïque, en 2006.
(...) Mais la compagnie n’a pas été poursuivie pour le rejet de ces déchets, qui ont, selon les autorités ivoiriennes, causé 16 décès et ont eu des conséquences dramatiques sur la santé de dizaines de milliers de personnes.
Pourquoi ? Parce que le ministère public néerlandais considère que la recherche de la vérité en Côte d’Ivoire est trop difficile et qu’il n’a pas compétence pour poursuivre Trafigura pour un crime commis en Afrique. (...)
Enfin, cette affaire est elle aussi entourée d’un parfum de corruption. Des documents récemment obtenus par Greenpeace montrent que le directeur général du port d’Abidjan a séjourné à Paris, dans un hôtel de luxe, aux frais de Trafigura Beheer BV et cela seulement quelques mois avant le déversement des déchets toxiques dans le port par le Probo Koala, le cargo affrété par Trafigura. Le directeur général du port semble avoir joué, en coulisses, un rôle dans l’affaire des déchets. (...)