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TousAntiCovid n’a pas servi à grand-chose contre le covid, relève la Cnil
Article mis en ligne le 6 juillet 2022

Le cinquième rapport de la Cnil sur les outils numériques dans la lutte contre le coronavirus pointe « l’utilité marginale » de TousAntiCovid et de sa fonction principale : le suivi des contacts (contact tracing).

(...) Il ressort de ce nouveau point d’étape que l’application mobile, conçue pour faire circuler entre les smartphones l’utilisant des informations en cas de proximité avec une personne malade, n’a plus guère évolué depuis plusieurs mois. Les mises à jour reçues dernièrement n’ont pas changé significativement le fonctionnement de l’appli. (...)

La principale fonction de TousAntiCovid n’est pas décisive contre le covid

Mais il y a un point sur lequel la Cnil appuie encore : l’intérêt de l’application dans la lutte contre la propagation du virus. Le rapport juge que la fonctionnalité première de TousAntiCovid est loin d’avoir démontré son intérêt. La Commission parle même d’une « utilité marginale » du suivi des contacts (contact tracing), alors même qu’il s’agit de la fonction première de l’app.

Le contact tracing, qui consiste à utiliser la liaison Bluetooth pour envoyer des informations pseudonymisées entre deux smartphones, en passant par un serveur central géré par l’État, pour savoir si l’on s’est trouvés à proximité d’une personne malade pendant un certain temps, nécessite en effet une ribambelle de conditions préalables pour faire vraiment la différence.

Il faut rappeler que les personnes doivent détenir un smartphone (de préférence, pas un iPhone), qu’elles activent le Bluetooth pour l’application, que celle-ci doit être installée et configurée, que les individus malades aient bien inscrit dans l’appli leur situation médicale et que la transmission à distance réussisse. Or sur toutes les personnes que l’on peut croiser en une journée, qui coche toutes ces cases ?

Le rapport de la Cnil souligne cela. Cette « fonctionnalité de suivi de contacts par Bluetooth dans le dispositif global de lutte contre l’épidémie de Covid-19 [est] très dépendante du nombre d’applications activement utilisées ». Or, l’appli peut se trouver sur des téléphones, mais ne plus avoir été ouverte et activée depuis des mois. Peut-être même a-t-elle été désinstallée parfois. (...)

La Commission admet néanmoins une utilité accrue de TousAntiCovid quand une circulation plus active du virus survient, « compte tenu de l’augmentation des chiffres durant les pics épidémiques », ce qui entraîne une « amélioration continue des indicateurs d’efficacité de la fonctionnalité de « contact tracing ». Mais même dans ces périodes, le rôle de TAC est accessoire. (...)

Elle conseille toutefois aux particuliers de ne s’en servir que pendant les périodes de circulation active du virus. Et au gouvernement, l’institution lui rappelle que l’usage de l’application doit être limité à la durée strictement nécessaire à la réponse à une situation sanitaire exceptionnelle. Mais de toute évidence, il semble que de plus en plus de Français ont déjà choisi eux-mêmes de l’écarter.