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France TV Info
"Tirailleurs" : Omar Sy dans l’enfer des tranchées, un vibrant hommage aux combattants sénégalais
#tirailleursSénégalais
Article mis en ligne le 2 janvier 2023

Le film de Mathieu Vadepied, en salle le 4 janvier 2023, raconte l’histoire du jeune Thierno, Sénégalais, recruté de force par l’armée française en 1917, et de son père qui s’enrôle volontairement pour veiller sur lui.

Mathieu Vadepied raconte, par l’intime, les destins broyés de tirailleurs sénégalais. Le film, qui sort au Sénégal deux jours après sa sortie dans l’Hexagone, avait été présenté en Sélection officielle, mais hors compétition, au Festival de Cannes 2022. (...)

Dix-sept ans plus tôt, au même endroit, un film sur des tirailleurs maghrébins durant la Seconde Guerre mondiale faisait sensation à Cannes : Indigènes, de Rachid Bouchareb qui a valu au casting un prix d’interprétation collectif. Cette fois, Mathieu Vadepied a centré son récit sur les seuls tirailleurs sénégalais avec, dans le rôle titre, la star Omar Sy, également coproducteur du film.

Nettoyer les "caries" du récit national

"Cette histoire lie les deux pays, le Sénégal et la France. C’est complètement mon histoire. C’est complètement aussi mon identité", a-t-il déclaré fin décembre à Dakar lors d’une conférence de presse de présentation du film. Tourné en partie au Sénégal mais aussi dans les Ardennes, le film suit le destin de Bakary (Omar Sy) et de son fils Thierno (Alassane Diong), qui sont arrachés à leur famille et se retrouvent dans les tranchées de la Grande Guerre, sous uniforme tricolore. (...)

Si Tirailleurs est d’abord le combat d’un père pour sauver son fils de la guerre, la portée politique de ce film est sans équivoque.

"L’idée, c’est de questionner. Questionner le rapport historique de la France à ses anciennes colonies, qu’est-ce qu’on dit de ça aujourd’hui, est-ce qu’on sait ce qu’on a fait ?", avait déclaré à l’AFP son réalisateur lors du Festival de Cannes. (...)

"On n’est pas là pour faire culpabiliser, mais pour reconnaître des histoires douloureuses et s’en libérer", assure Mathieu Vadepied. Oubliés des politiques français pendant des décennies, les tirailleurs sénégalais et leurs héritiers déplorent, encore aujourd’hui, un manque de reconnaissance, notamment du fait de retraites inférieures à celles de leurs frères d’armes français. (...)