L’accélération du dérèglement climatique est indéniable. Les rapports et mesures scientifiques s’accumulent et légitiment l’urgence d’agir pour éviter que la planète s’engage dans une dynamique incontrôlable. Reporterre fait le point sur les tristes records battus depuis le début des marches pour le climat, en septembre 2018.
Depuis que ces marches ont commencé, en septembre 2018, les études confirmant l’aggravation du dérèglement climatique se sont multipliéees, tandis qu’en octobre, le rapport du Giec (Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat) montrait qu’un réchauffement dépassant 1,5 °C aurait des conséquences très néfastes.
Hausse des températures, fonte des glaces, multiplication des catastrophes naturelles : notre époque collectionne les records ; elle mesure, pixel par pixel, courbe après courbe, l’étendue de sa propre destruction. Reporterre a synthétisé les dernières études réalisées au chevet de notre planète [1].
Des chocs de températures inédits (...)
En 2018, 77 records mensuels de chaleur ont été battus à travers le monde. (...)
Depuis 1900, la France a gagné 1,4 °C et la tendance s’accélère : sur les dix années les plus chaudes, neuf l’ont été après l’an 2000. (...)
2019 s’ouvre sur une séquence encore plus déroutante. « Une chaleur polaire » s’est récemment abattue sur les pôles. Mi-mai, les températures ont dépassé les 30 °C en Russie, du Kazakhstan à la mer Blanche et à l’Oural. Au bord de l’océan Arctique, on a relevé 31,2 °C à Koynas, une ville de 350.000 habitants, située à 65° N de latitude. Du jamais vu. (...)
Des fontes de glaces excessivement rapides (...)
En dix ans, la fonte des glaciers du Groenland a été multipliée par quatre (...)
De manière générale, les scientifiques sont pris de court par la vitesse des fontes actuelles. Dans certaines régions de l’Arctique canadien, le pergélisol dégèle si rapidement qu’il engloutit l’équipement des chercheurs laissé sur place pour l’étudier. Des caméras et du matériel thermiques sont inondés. « On recueillait des données sur une forêt et tout d’un coup, c’est un lac », dit ainsi Merritt Turetsky, biologiste de l’université de Guelph au site d’information CBC.
• Ces fontes ont évidemment des conséquences concrètes. Le dégel du pergélisol, par exemple, pourrait augmenter considérablement les quantités de gaz à effet de serre émis par les plantes et animaux anciens gelés dans la toundra. (...)
La diminution de la banquise et des glaciers entraîne une inévitable montée des eaux. (...)
le niveau de CO2 dans l’atmosphère n’a jamais été aussi élevé depuis trois millions d’années. (...)
Une autre nouvelle inquiète les chercheurs. Les modèles du climat continuent à s’améliorer et les données qu’ils font apparaître paraissent effrayantes. Le réchauffement en cas de doublement de la concentration de CO2 dans l’atmosphère serait plus important qu’on ne le prévoyait jusqu’à récemment (entre 2,5 °C et 4,5 °C). Le réchauffement pourrait, en réalité, dépasser les 5 °C d’après de récentes modélisations décrites dans un article de la revue Science, le 19 avril 2019. (...)