
Privés de leur moyen traditionnel d’expression, les salariés du groupe continuent néanmoins de communiquer en utilisant les canaux officiels d’ERT sur Internet.
Mardi soir, le gouvernement grec a coupé brutalement les antennes de diffusion du service audiovisuel public ERT, qui comptait trois chaînes de télévision et plusieurs radios. Privés de leur moyen traditionnel d’expression, les salariés du groupe continuent néanmoins de communiquer en utilisant les canaux officiels d’ERT sur Internet. (...)
Outre les chaînes de télévision, les stations de la radio publique nationale ont également cessé d’émettre, la police ayant reçu l’ordre de s’assurer que les antennes ne soient pas remises en route par un mouvement de rébellion spontanée. Les 2 655 salariés du groupe de télévision publique se retrouvent sans emploi, et selon le gouvernement grec, ERT ne rouvrira qu’une fois les effectifs réduits autour de 1500 salariés. Avec quelles pressions politiques supplémentaires sur le contenu ? (...)
Rien sur le site internet lui-même n’a changé. Il continue de fonctionner normalement, mais n’est cependant plus mis à jour depuis mardi. Le service qui permettait de regarder la télévision en live ne fonctionne pas non plus. (...)
En revanche, la webTV d’ERT fonctionne toujours en se reposant sur YouTube pour la diffusion des reportages et des émissions enregistrées. La chaîne officielle ERTSocialNetworks a publié une nouvelle vidéo il y a seulement six heures, bien après la décision du gouvernement de couper le signal de diffusion. Elle couvre les manifestations qui ont eu lieu mardi soir devant les locaux d’ERT. Peut-être continuera-t-elle de publier d’autres émissions, pour contourner la coupure de l’antenne hertzienne.
Le fil Twitter de la télévision ERT continue lui-aussi de fonctionner. "Ils ne vont pas nous faire taire. Nous allons rester ici. Pas obéir aux ordres. Pas sortir, et ne pas abandonner", dit un message publié cette nuit, accompagné du hashtag #OccupyRT, emprunté au fameux Occupy Wall Street du mouvement des "indignés" américains.