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Taxe sur les transactions financières : la France ne doit pas manquer le rendez-vous
Article mis en ligne le 11 février 2014
dernière modification le 6 février 2014

Lors du sommet franco-allemand du 19 février, la France et l’Allemagne rendront publique leur position commune sur le projet européen de taxe sur les transactions financières (TTF). Dans Les Echos du 30 janvier Pascal Canfin et Pierre Moscovici affirment que la France défend un projet « ambitieux » en accord avec les positions de l’Allemagne.

Dans cette tribune franco-allemande, Thomas Coutrot (Attac France), Hakima Himmich (Coalition Plus), Luc Lamprière (Oxfam France), Detlev Larcher (Attac Allemagne), Bruno Spire (Aides), Peter Wahl (WEED) leur répondent et font part de leurs inquiétudes quant aux véritables intentions du gouvernement français.

« Taxe sur les transactions financières, c’est maintenant ! ». Comme l’écrivent Pascal Canfin et Pierre Moscovici (Les Echos, 30/01), ministres du développement et de l’économie, « après plus d’une décennie de mobilisation de la société civile pour défendre le bien-fondé d’une taxe sur les transactions financières, nous sommes maintenant au moment de la décision politique ».

Nous, organisations des sociétés civiles française et allemande, nous réjouissons de voir arriver le moment de la décision politique. Mais nous sommes extrêmement inquiets concernant la dernière phrase du texte des deux ministres, « la France sera au rendez-vous ».

Tout d’abord, les ministres s’engagent à ce que le produit de la taxe serve à financer « la lutte contre les grandes pandémies comme le sida ou le paludisme et la lutte contre le changement climatique », et nous devons nous en féliciter. Toutefois, à ce jour, seule la France, par la voix de ses ministres et de son Président de la République, s’est engagée sur cette question.

Or, alors que les ministres français clament leur souhait d’affecter des « ressources additionnelles » à la solidarité internationale, la taxe française sur les transactions financières n’a pas atteint cet objectif, puisque les financements liés à la taxe n’ont, en France, pas permis de dégager des ressources supplémentaires mais seulement de compenser des coupes budgétaires effectuées par ailleurs.

Il importe donc en passant au niveau européen de surmonter l’échec de la taxe française en la matière : la France et l’Allemagne, lors du sommet franco-allemand du 19 février, devront donc s’engager ensemble à affecter de manière additionnelle une partie des revenus de la taxe européenne sur les transactions financières à la solidarité internationale, la lutte contre le Sida et le changement climatique. (...)

Nous demandons aujourd’hui que la France tienne ses engagements envers ses partenaires et les citoyens européens. Toute exclusion d’une catégorie d’actifs serait une capitulation devant le lobby des banques et réduirait d’autant les recettes attendues pour la solidarité nationale, européenne et internationale.