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Sur le Larzac, l’autoroute pollue les eaux
Article mis en ligne le 18 février 2016
dernière modification le 15 février 2016

En Aveyron, sur le causse du Larzac, les habitants s’inquiètent des pollutions provoquées par l’autoroute A75. L’enjeu est majeur car le sous-sol du causse est directement relié aux sources qui alimentent les vallées environnantes.

« Au début on n’a même pas fait le lien avec l’autoroute. » Mikael Picaud n’en revient toujours pas. En 2008, ce spéléologue professionnel visite un aven sur le plateau du Larzac à la limite entre Aveyron et Hérault. Surprise : des détritus dans et autour du trou. (...)

Plus haut, une tranchée monte jusqu’à un bassin, le numéro 44, au bord de l’autoroute A75. « Il avait l’air abandonné », raconte le spéléologue : tissu protecteur déchiré, restes de déchets et une masse liquide peu ragoûtante. Les recherches se poursuivent et, bientôt, d’autres bassins dans le même état sont repérés le long de l’autoroute. C’est à l’exploitant qu’il faut s’adresser pour en savoir plus : la direction interdépartementale des routes du Massif central (DIR-MC). Hormis le viaduc de Millau, l’A75 est gérée publiquement et reste gratuite entre Clermont-Ferrand et Béziers. Selon Max Beaumevieille, responsable d’exploitation pour l’Aveyron et l’Hérault à la DIR-MC, « il s’agit de bassins de décantation – il en existe une soixantaine en Aveyron – qui doivent être capable de traiter à la fois les pollutions chroniques et accidentelles ». Problème : ces bassins sont aussi anciens que l’autoroute, construite au début des années 2000, et ils sont défaillants.
Bureau de doléances

Après avoir été interpellé par les spéléologues et d’autres voisins de la zone, en novembre 2014, le parc naturel régional des Grands Causses fait remonter l’information au préfet. En réponse, quatre mois plus tard, le représentant de l’État précise qu’un diagnostic exhaustif a été réalisé en 2011 et qu’un programme d’amélioration d’itinéraire (PAI) a été lancé par la direction interdépartementale des routes du Massif Central pour remettre en état près de soixante bassins, avec des travaux prioritaires sur quatre bassins, dont le 44, d’ici à la fin 2016. (...)

les bassins de décantation, aujourd’hui obsolètes, étaient une solution déjà inadaptée au moment même de leur création. « Ils ont peut-être été fait un peu hâtivement, du provisoire qui dure », selon M. Rêche. Sauf qu’au moment même de la construction de l’autoroute, dès 2004, dans le livre Autoroute et aménagements : interactions avec l’environnement (PPUR), des experts avaient déjà pointé le problème (...)

Pour les habitants du Larzac, rendez-vous est donné « au cours du premier semestre 2016 » pour une grande réunion pour « mettre tous les problèmes sur la table »
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