Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
France TV Info
"Stopper Amazon avant qu’il ne soit trop tard" : l’appel de plus d’une centaine d’ONG, de syndicalistes, de citoyens et d’élus
Signé par des syndicats (CGT et FSU) des ONG (Attac, Greenpeace, Agir pour l’environnement, Confédération paysanne, Amis de la Terre) et des élus (FI, PCF, EELV, PS), ce texte a été dévoilé ce lundi 16 novembre sur le site de franceinfo.
Article mis en ligne le 16 novembre 2020

Les 120 signataires de la tribune que publie france info font le constat d’une "crise sans précédent qui a une nouvelle fois révélé les profondes inégalités de notre société". Ils demandent l’instauration d’une taxe exceptionnelle sur le chiffre d’affaires d’Amazon.

Nous affrontons une crise sans précédent qui a une nouvelle fois révélé les profondes inégalités de notre société. Les "premiers de corvées", très majoritairement des femmes, risquent leurs vies au quotidien, des dizaines de milliers de personnes ont perdu ou vont perdre leur emploi et un million de personnes supplémentaires sont passées sous le seuil de pauvreté en France.

Mais tout le monde n’est pas affecté de la même manière. Amazon, le géant du e-commerce, apparaît comme le grand gagnant de la crise. Depuis le début de l’année 2020, ses ventes ont explosé et la fortune de Jeff Bezos a dépassé les 200 milliards de dollars.

"Des gens cloîtrés chez eux, qui commandent nourriture, vêtements ou produits électroniques sur le site d’Amazon, regardent Amazon Video ou écoutent Amazon Music, c’est la situation rêvée pour Jeff Bezos." (...)

Et tant pis si cela se fait au prix de 20 000 salariés contaminés par le Covid, d’une explosion du nombre de produits importés, du recours à des modes de transports polluants qui se conjuguent à des dérogations au temps de conduite des chauffeurs routiers prises par décret, de la destruction de milliers d’emplois dans les commerces de proximité, d’une évasion fiscale massive, ou de l’artificialisation des terres pour construire 19 nouveaux entrepôts en France.

Ce développement accéléré se fait aux dépens des engagements climatiques de notre pays. En permettant de tout acheter "en un clic", Amazon favorise en réalité la multiplication d’achats superflus et suremballés, consommateurs de ressources et émetteurs de CO2.

Dans le même temps chez Amazon, les revendications salariales sont balayées d’un revers de main, les demandes de primes exceptionnelles liées à l’augmentation de l’activité sont refusées (alors qu’elles existaient lors du premier confinement), tout comme le maintien du salaire pour celles et ceux qui doivent être confinés.
"Un monde d’après pire qu’avant"

Avec le second confinement et la fermeture de nombreux petits commerces, Amazon se frotte une nouvelle fois les mains. Pire, Emmanuel Macron lui déroule le tapis rouge ! Non seulement il se refuse à stopper les projets en cours d’entrepôts, centres de tri et agences de livraison, mais il a décidé d’interdire à tout le monde de vendre des produits non essentiels sauf... aux géants de la vente en ligne !

En faisant ce choix, le président dessine un monde d’après pire qu’avant. Celui d’un capitalisme sécuritaire dominé par les GAFA, ces géants du e-commerce et de la vie numérique. (...)

D’où l’importance d’un moratoire pour nous permettre de réfléchir à des alternatives en matière d’emploi et de développement de la vie locale compatibles avec les enjeux climatiques et sanitaires. Le vote de la "loi CCC" (Convention citoyenne pour le climat) est la dernière opportunité pour stopper cette expansion avant que les dégâts ne soient irréversibles.

Pour faire face à l’urgence, une taxe exceptionnelle sur le chiffre d’affaires d’Amazon et des autres profiteurs de la crise est également indispensable. Elle permettrait dans l’immédiat de financer les mesures de préservation de l’emploi et le fonds de solidarité pour les commerces de proximité.

La fronde qui monte partout en France doit encore s’amplifier, car le monde rêvé par Amazon est en totale contradiction avec la profonde aspiration à des vies décentes sur une planète vivable. C’est la raison pour laquelle nous nous mobiliserons d’ici au 27 novembre prochain, date du “Black Friday”, pour montrer l’urgence de stopper l’expansion du géant du e-commerce avant qu’il ne soit trop tard.

L’appel est à signer ici