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Mediapart
Sommet de l’Energie : l’UE dit bye-bye au climat et salue les lobbys industriels
Article mis en ligne le 31 mai 2013
dernière modification le 28 mai 2013

Les chefs d’Etat et de gouvernement des pays de l’UE viennent de balayer d’un revers de la main toute véritable politique climatique pour adouber les recommandations des lobbies industriels en matière énergétique. Un tournant. Sidérant

les chefs d’Etat et de gouvernement des 27 pays de l’UE réunis le 22 mai se sont accordés sur une déclaration finale profondément régressive, tournant le dos à tous les engagements publics sur la lutte contre le changement climatique ou sur les promesses de transition énergétique.

Dorénavant, pour l’UE et ses pays membres, les défis énergétiques se limitent aux prix trop élevés de l’énergie, à la compétitivité industrielle, à l’achèvement du marché intérieur, aux infrastructures d’interconnexion des circuits de distribution et à la nécessité d’encourager le secteur privé pour financer et investir. Le climat, les économies d’énergie, les énergies renouvelables, sans parler de la sobriété énergétique, de la résilience des territoires ou du contrôle citoyen sur l’énergie, sont au mieux marginalisés, au pire ignorés et méprisés. (...)

Priment les exigences économiques et financières à travers l’amélioration de la compétitivité coût de l’industrie européenne et ce, à n’importe quel prix. Si certaines formules ont été lissées par rapport au brouillon de déclaration révélé par la presse, l’orientation générale reste la même.


"La fin de l’hystérie sur le climat"

Holger Krahmer, eurodéputé libéral allemand (ADLE) a clairement indiqué la façon de lire cette déclaration : « Pour la première fois, l’augmentation des coûts de l’énergie et la baisse de compétitivité de l’économie européenne seront plus importantes que les ambitions bien évidemment inexécutables sur le changement climatique mondial ». Il a salué « la fin de l’hystérie sur le climat ». (...)

les exigences portées par le lobby industriel Business Europe ont pesé. L’ordre du jour et le contenu de ce sommet aurait largement été influencé par une lettre du président de Business Europe envoyée au premier ministre irlandais, qui occupe actuellement la présidence tournante du Conseil de l’UE.

Focalisée sur l’avantage en termes de coût de l’énergie dont disposerait l’industrie américaine à travers l’exploitation des gaz de schiste, cette lettre pointe les dangers que font courir les politiques climatiques et les programmes de soutien aux énergies renouvelables sur la compétitivité industrielle. Il semblerait que Business Europe ait été entendu.

Avec cette déclaration, le Conseil européen tourne clairement le dos à toute véritable politique de luttes contre les dérèglements climatiques. (...)