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Et voilà le travail
Soigner le travail : un enjeu politique, scientifique et artistique.
Rencontre au Sénat. Vendredi 2 Décembre 2011, de 9h à 18h.
Article mis en ligne le 1er décembre 2011
dernière modification le 29 novembre 2011

Rencontre au Sénat. Vendredi 2 Décembre 2011, de 9h à 18h.

La question du travail sera t-elle présente dans le débat public à l’occasion de la future élection présidentielle ?

En France, le travail est devenu indéfendable aux yeux de beaucoup de ceux qui le font.

La France est aussi le pays, où « l’hostilité » des relations professionnelles entre dirigeants et dirigés prend la forme d’une méfiance chronique qui intoxique le travail, celui de tous les jours jusqu’au système des relations professionnelles instituées. Le conflit inhérent à la relation salariale est maintenant « empoisonné » dans notre pays comme nulle part en Europe. L’usage et les affrontements autour du droit du travail en porte la trace.

C’est connu, les indicateurs de la santé au travail sont « au rouge ». Les médecins du travail et tous les professionnels des services de santé au travail le répètent. En témoigne aussi le récent rapport du Collège d’experts sur les Risques Psychosociaux, comme les différents résultats des commissions parlementaires à ce sujet ou encore le rapport remis au Premier Ministre concernant les rapports entre bien être et efficacité dans le secteur privé. (...)

Le vrai risque psycho-social de la période est de multiplier les fausses solutions. C’est que le problème dépasse les simples dérives managériales au demeurant condamnables. Un peu « d’humain » n’y suffira pas. A défaut de soigner le travail -à tous les sens du terme- soigner les personnes est un puits sans fond.
(...)

Le fond du problème est la difficulté croissante qu’éprouvent de nombreux salariés à se reconnaître dans « un travail ni fait ni à faire », dans des tâches qui percutent trop l’idée qu’ils se font du travail bien fait. La qualité des produits du travail qui défraie presque quotidiennement la chronique, la qualité de son organisation collective et hiérarchique, la vie que le travail fait à chacune et chacun -pour elle, pour lui et pour leurs enfants- la qualité du lien social qu’il façonne et celle des rapports délétères qu’il implique avec la nature est devenue un problème politique cardinal. Le travail a le bras long et, quand ceux qui le font ne s’y retrouvent plus, il affecte tous les temps et les espaces de la vie.
(...)

La souffrance au travail, quand elle existe, n’existe pourtant qu’à proportion de possibilités créatrices à la fois immenses et ravalées  : capacités, engagements, ressources psychologiques et sociales gaspillées, énergie perdue dans des organisations qui la dissipent au lieu de l’investir en création collective. De nombreux salariés, en colère ou désabusés « en font une maladie », des maladies qui bousculent les frontières factices du corps et de l’esprit.

Beaucoup de recherches montrent d’ailleurs que le travail n’est pas voué à ce destin. Il est un opérateur de santé majeur et peut être crédité d’une véritable fonction psychologique quand l’efficacité concrète des actes est au rendez-vous ; quand la performance financière reste seulement un moyen de donner un sens personnel et social à l’effort consenti ensemble. La santé au travail et hors travail pâtissent au contraire de la tyrannie du court terme qui empêche de travailler correctement pour soi et pour les autres. La performance elle-même est minée quand la finance devient un but en soi. Alors elle fait rage contre elle-même au détriment de la qualité de la vie sociale.
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La rencontre que nous organisons au Sénat le 2 décembre veut mettre à profit les connaissances et les engagements dont nous disposons pour réfléchir et agir dans la conjoncture politique où nous sommes : là où est le problème est aussi la solution.
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Un « nouveau professionnalisme » se cherche, ouvert, au-delà du travail, au dialogue avec les consommateurs, les usagers ou les clients qui sont aux premières loges du travail « ni fait ni à faire ». Au sein des Directions d’entreprises, du Syndicalisme, de la Recherche ou du Conseil, on peut encourager la levée du déni du conflit sur les critères du travail bien fait qui paralyse le monde professionnel. (...)

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