
La lutte contre le « séparatisme islamiste » n’est que l’aveu de l’échec de trente ans des politiques d’intégration, de rapport en rapport, de plan Marshall en plan Marshall, de désillusions en désillusions pour les quartiers populaires.
Tant que des cohortes de jeunes issus de l’immigration, ayant une couleur de peau différente, un patronyme à consonance étrangère, une adresse dans un quartier défavorisé ou encore une apparence « louche », etc., se heurteront à des obstacles institutionnels insurmontables, le réflexe identitaire croîtra et fera la place à un islam dévoyé tant redouté. (...)
L’embellie économique que vit la France, contrairement à certains de ses voisins européens outre-Rhin, doit nous amener à encourager encore plus la redistribution des richesses vers les territoires en difficulté, et les pauvres en particulier. L’État vient de créer une énième agence en faveur de la cohésion. Alors que le renforcement du lien social constitue une évidence, les pouvoirs publics mènent une politique qui penche cependant encore trop vers les classes aisées.
La justice sociale et la justice fiscale sont les garants de l’émergence d’une classe moyenne enfin représentative de la société multiculturelle dans laquelle nous nous côtoyons, nous nous fréquentons, mais dans laquelle les biens en commun sont également trop épars et bien mal partagés. (...)
Car n’en doutons plus : l’insertion sociale et professionnelle des jeunes issus de la diversité constitue le talon d’Achille de notre République. Le combat doit être mené maintenant et pour de bon, au-delà des effets de manche et d’annonce. Et il sera alors possible de constater que les jeunes Français de culture musulmane n’auront plus besoin de s’identifier à des causes perdues et néfastes pour le vivre ensemble.