
La Banque africaine de développement (BAD) annonce officiellement ce lundi la création prochaine de la fédération africaine pour la technologie pharmaceutique. Recherche autour des maladies prévalentes à l’échelle régionale, développement pharmaceutique, capacités industrielles aux normes internationales, compétences des Africains…, l’organisation devrait couvrir toutes les grandes problématiques de la sécurité sanitaire du continent.
Basée au Rwanda, fonctionnant « en toute indépendance » et financée par la collecte de fonds auprès des gouvernements, institutions de financement du développement et organisations philanthropiques, la fédération africaine pour la technologie pharmaceutique promet d’être la nouvelle arme d’indépendance sanitaire du continent. Sa création a été approuvée par le conseil d’administration de la Banque africaine de développement (BAD), annonce officiellement l’institution dans un communiqué ce lundi 27 juin, confirmant une information ayant fuitée il y a quelques jours. Ce projet vient répondre, indique la Banque, à l’appel des dirigeants du continent lors du Sommet de l’Union africaine de février dernier pour la mise en place d’une solution conséquente au défi sanitaire régional, tristement mis en évidence par la pandémie de Covid-19.
« L’Afrique ne peut plus sous-traiter la sécurité sanitaire de ses 1,3 milliard de citoyens et la confier à la bienveillance d’autrui », déclare Akinwumi Adesina, président de la BAD. (...)
Réduire la facture de 14 milliards de dollars d’importations
Sur le terrain en effet, les statistiques sont éloquentes. Alors que le continent abrite 17,2% de la population mondiale, il ne représente que 3% de la production pharmaceutique. Plus précisément, l’Afrique importe 70% de ses besoins en médicaments. (...)
Propriété intellectuelle, alliances entre entreprises africaines et étrangères..., une entité multi-casquettes
Des initiatives encourageantes mais insuffisantes, face à une population à la démographie galopante qui devrait atteindre les 2 milliards d’habitants en 2050, dans un contexte de lutte contre la contrefaçon de produits pharmaceutiques et au moment où les discussions mondiales autour des enjeux de production de médicaments et de vaccins se tiennent quasiment sans une voix influente venant du continent. (...)
Organisation résolument multi-casquettes, cette fédération devrait jouer un rôle clé dans la recherche scientifique autour des maladies prévalentes en Afrique, dans le développement des industries pharmaceutiques africaines, dans le renforcement des capacités, d’une production aux normes internationales et des compétences des Africains y compris les domaines les plus pointus du secteur.
Mettant un point d’honneur sur le transfert technologique, la fédération prévoit d’être le promoteur et le négociateur des intérêts du secteur pharmaceutique africain auprès des majors de l’industrie pharmaceutique mondiale. (...)
La fédération sera un partenaire de diverses organisations dont l’Union africaine (UA), l’Union européenne (UE), mais aussi toutes les organisations internationales publiques et privées qui gravitent autour de la santé universelle, y compris les centres d’excellence en recherche et développement. D’ailleurs, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) soutiennent l’initiative. (...)