
DERRIÈRE LE CHIFFRE – Gérald Darmanin a annoncé qu’à compter du 1er janvier 2024, les excès de vitesse inférieurs à 5 km/h ne seraient plus sanctionnés que par une simple amende.
(...) Et ce, alors qu’une « marge technique » est déjà appliquée à la vitesse mesurée par les radars : 5 km/h sont retranchés à la vitesse mesurée en dessous de 100 km/h, et 5 % au-delà.
Une décision qualifiée de « non-sens absolu » et de « signal de relâchement insupportable » par Pierre Lagache, vice-président de la Ligue contre la violence routière.
Combien d’infractions seront concernées par cette mesure de clémence ? Ce type d’infraction est-il plus fréquent en ville ou à la campagne ? Difficile de le savoir avec précision.
Les excès de vitesse représentent plus de la moitié des infractions (...)
La quasi-totalité concernent des excès de moins de 20 km/h
Actuellement, le code de la route sanctionne de la même façon tous les excès de vitesse inférieurs à 20 km/h par le retrait d’un point, récupérable dans un délai de six mois, en l’absence d’autre infraction impliquant une suppression de point, et une amende allant de 68 euros (sur les routes où la vitesse maximale est supérieure à 50 km/h) à 135 euros (sur les routes où la vitesse maximale est inférieure ou égale à 50 km/h). (...)
Il faut noter qu’un dépassement de 5 km/h de la vitesse maximale autorisée n’a pas la même importance selon le type de route emprunté : il représente 10 % d’une vitesse fixée à 50 km/h en ville, 6,25 % pour une route limitée à 80 km/h, contre 3,8 % sur autoroute. La tolérance engendrée par la mesure prise par le ministère de l’intérieur est donc plus grande en ville qu’en rase campagne et sur autoroute.
Une hausse de la mortalité dans les départements repassés à 90 km/h
La vitesse est la première cause de mortalité routière en France, car elle augmente les distances d’arrêt et accroît la violence des chocs, rappelle la Sécurité routière. (...)
Le bilan de l’accidentologie 2022 publié par l’ONISR montre un regain de mortalité sur les routes de France métropolitaine, après une baisse liée aux confinements de 2020. La majorité des accidents mortels surviennent sur les routes départementales et nationales (1 926 tués en 2022), devant les agglomérations (1 034 morts) et les autoroutes (300 morts).
A la suite du relèvement de la vitesse maximale autorisée à 90 km/h dans 45 départements, l’ONISR dresse le constat que la mortalité a progressé de 1 % par rapport à 2019 sur le réseau hors agglomération (et hors autoroutes) de ces départements, alors qu’elle est à l’inverse en recul de 2 % dans les départements qui ont conservé la limite maximale à 80 km/h. (...)