
« Mc Do est partenaire à l’année de la chaire de Sciences Po sur le développement durable », apprend t-on récemment de Arrêt sur Image (1). « Et pourquoi pas Philip Morris, tant qu’à faire ? », me diriez vous. Justement, il en est question dans ce billet (à suivre).
C’est d’abord Le Canard Enchaîné qui avait ironisé sur le parteneriat entre, d’un côté, le journal Le Monde, Sciences Po et l’École des Mines, et, de l’autre, McDonalds, pour organiser une rencontre sur le thème du développement durable. Cette information a ensuite été reprise par Arrêt sur Image.
Le Monde est une entité privée. Qu’ils écornent leur prestige au bénéfice de McDonald’s (en échange, on peut fortement supposer, d’une contrepartie financière), c’est leur l’affaire.
Dans le cas Sciences Po, c’est l’affaire de l’État. D’abord, cet établissement d’enseignement supérieur fournit, via l’ÉNA, le gros du contingent de hauts fonctionnaires et ‘grands’ hommes politiques. Ensuite, il perçoit de l’État une dotation si substantielle (€80M en 2010) qu’elle lui vaut cette tribune libre dans le journal Le Monde en 2012 : ‘IEP Paris, favori de l’État’ (2).
Geneviève Fioraso a été récemment nommée ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche. Ne devrait peut-être pas s’intéresser à ce curieux partenariat ?
Venons en maintenant à Philip Morris. Sur le site web de Science Po (3), on apprend que, en 2008, cette école a eu un partneriat avec le ‘consultant en communication’ APCO, dans le cadre d’un débat sur la finance (faisant intervenir, c’est un détail, le banquier d’affaire Georges Ugeux, bloggeur sur le site lemonde.fr, qui est, coïncidence, affilié à APCO).
(...) Encore d’après SourceWatch, le champion du ‘fast food’ réalise des campagnes marketing cyniques (‘marketing ploy’) en recrutant des mamans (‘Enlisting moms’), des enfants (‘Active Achievers’), etc., pour se fabriquer une image de respectabilité (7).
Leur association avec Le Monde, Science Po et Les Mines, procède de la même logique, transposée à l’échelon français. (...)