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Le parisien
Scandale sexuel en Haïti : démission de la directrice adjointe d’Oxfam
Article mis en ligne le 13 février 2018
dernière modification le 15 février 2018

La directrice générale adjointe de l’ONG, dans la tourmente en raison d’un scandale sexuel impliquant des humanitaires en Haïti, a démissionné ce lundi en faisant part de « sa honte et sa tristesse ».

Elle dit « assumer l’entière responsabilité » du scandale. Ce lundi, la directrice générale adjointe de l’ONG Oxfam, Penny Lawrence, a annoncé sa démission après des révélations sur l’emploi de prostituées par des humanitaires de l’organisation en Haïti en 2011, après le séisme meurtrier.

Le quotidien britannique The Times reprochait vendredi à Oxfam d’avoir voulu étouffer l’affaire. Le journal cite une source évoquant des scènes d’« orgies romaines » dans des logements et hôtels payés par l’ONG, les prostituées arborant des tee-shirts aux couleurs de l’organisation. Toujours selon le quotidien, l’organisation aurait ensuite mené une enquête interne en 2011, mettant au jour « une culture d’impunité » parmi les employés. Ce rapport concluait également que des mineurs avaient pu avoir été « sexuellement exploités par les travailleurs humanitaires ». (...)

OXFAM :

Comme vous l’avez peut-être vu, un journal britannique a publié vendredi dernier un article concernant des cas de comportements sexuels inappropriés et inacceptables commis il y a sept ans par des employés d’Oxfam en Haïti, à la suite du tremblement de terre de 2010. Ces comportements vont à l’encontre des valeurs que nous défendons à travers l’ensemble de nos missions, et nous les condamnons fermement.

Notre priorité est de soutenir pleinement les victimes et les témoins d’actes aussi répréhensibles – et de nous assurer que de tels comportements soient entièrement bannis de notre organisation. Nous condamnons fermement toute forme d’exploitation et d’abus à l’encontre des femmes et des jeunes filles, et tout comportement allant à l’encontre des valeurs de notre organisation.

De ce fait, nous souhaitons vous apporter quelques compléments d’informations.

En 2011, dès qu’Oxfam a été informée d’une série d’allégations, comprenant des faits graves en Haïti, nous avons immédiatement lancé une enquête interne. Cette enquête a été rendue publique dans deux communiqués : l’un pour annoncer son lancement, l’autre pour révéler ses conclusions.

Pendant toute la durée de l’enquête, les employés concernés ont été suspendus. Cette enquête a révélé que plusieurs des allégations étaient fondées. Plusieurs employés ont en conséquence été licenciés, tandis que d’autres ont préféré démissionner avant la fin de notre enquête.

Nous réfutons fermement les accusations de tentative de couverture de ces comportements, mais nous reconnaissons que des erreurs ont été commises lors de la gestion de cette situation, et pour cela, au nom de toute la Confédération Oxfam, nous présentons nos plus sincères excuses. Avec le recul et au regard de nos standards actuellement en place, nous reconnaissons que plus de détails auraient pu être fournis sur ces faits dans nos déclarations publiques. Si notre politique et nos mesures actuelles d’alerte et de protection avaient été en place en 2011, la situation aurait été gérée différemment, et mieux.

Oxfam a depuis mis en place une équipe de protection et d’alerte au niveau international, sous la responsabilité directe de la directrice générale d’Oxfam International, Winnie Byanyima. Une ligne directe anonyme a été ouverte et est accessible à l’ensemble de nos équipes et partenaires, permettant de signaler dans les plus brefs délais toute conduite répréhensible. Nos exigences de références officielles pour les personnes que nous embauchons ont été renforcées. Nous sommes conscients de l’importance de continuer à améliorer ces systèmes d’alerte pour que de telles situations ne puissent plus se reproduire et d’assurer la protection de toutes les personnes avec qui nous travaillons.

L’enquête menée par Oxfam en 2011 n’a pas révélé que ces actes inacceptables ont été financés par les fonds destinés à la réponse en Haïti – point sur lequel nous sommes particulièrement vigilants. Cela ne diminue en rien la gravité de cette situation, mais je souhaitais vous communiquer tous les éléments dont nous disposons.

J’espère que ces éléments répondent aux interrogations que vous avez pu avoir suite à la parution de cet article. Je vous prie de croire que nous déplorons que les agissements de ces quelques personnes puissent jeter un discrédit sur le travail formidable effectué par des milliers de professionnels et de bénévoles à travers le monde, au sein d’Oxfam ou d’autres ONG.

Je reste bien évidemment à votre entière disposition pour toute information complémentaire.

Au nom de l’ensemble de l’équipe d’Oxfam, je souhaitais vous remercier une nouvelle fois pour votre soutien et votre confiance.

Claire Fehrenbach,
Directrice Générale d’Oxfam France