
Le ministère de l’Ecologie vient de reconnaître officiellement ce que nous dénonçons depuis plusieurs années : l’ensemble du dispositif français de production de données publiques sur l’eau est vérolé de A à Z ! C’est par le biais d’une circulaire diffusée le 31 décembre 2012 (non publiée au JO !) que la vérité commence enfin à se faire jour. Et l’aveu est extraordinaire : en l’état l’ensemble du dispositif français de surveillance hydrobiologique de la qualité des eaux est totalement inopérant !
Cette révélation est une véritable bombe à fragmentation : les réseaux de mesure hydrobiologique sont la poutre maîtresse du système de surveillance de la qualité des eaux.
Les données qui en sont issues sont au fondement du « rapportage communautaire », par lequel la France rend compte à la Commission européenne de l’avancement des programmes de reconquête de la qualité des eaux, à laquelle nous astreint la Directive-cadre européenne sur l’eau (DCE), du 23 octobre 2000, transcrite en droit français en 2004.
La DCE nous engageait donc à « reconquérir un bon état écologique et chimique de toutes les masses d’eau » à l’horizon 2015. On savait déjà que cet objectif est repoussé à 2021 et 2027, par le biais de « dérogations », qu’il va falloir justifier…
Mais il y a mieux, comme il va être établi sous peu que les données publiques officielles qui rendent compte de la qualité des eaux sont… intégralement « pipeau », c’est tout le dispositif de la DCE qui va être mis en péril. (...)