
L’Autorité de la concurrence a jugé, mardi, que le géant pharmaceutique avait tenté d’empêcher médecins et pharmaciens de prescrire et vendre les génériques de son médicament star, Plavix.
(...) La condamnation est assortie d’une publication obligatoire faisant état de ces pratiques dans Le Quotidien du médecin et Le Quotidien du pharmacien. C’est un séisme pour le géant français du médicament, qui a déjà annoncé la suppression d’"environ 900 postes (…) à l’horizon 2015" afin d’économiser 2 milliards d’euros, même s’il reste bénéficiaire en 2012.
La condamnation de Sanofi vise son médicament phare : Plavix. Cet "antiagrégant plaquettaire" empêche la formation de caillots dans les artères grâce à son principe actif, le clopidogrel. Prescrit aux patients qui risquent ou ont été victimes d’une crise cardiaque, un accident vasculaire cérébral ou un infarctus du myocarde, il est le deuxième médicament le plus vendu au monde en 2011. (...)
ce que les groupes pharmaceutiques évitent de crier sur tous les toits, c’est que le clopidogrel peut souvent être remplacé par de l’aspirine, qui est elle aussi un antiagrégant plaquettaire. Elle est recommandée "à faible dose" en prévention de certaines maladies, soit seule, soit en complément du clopidogrel. "Mais son efficacité est moins bien documentée" que ce dernier, explique l’assurance-maladie (PDF). Elle exige en 2012 de développer son usage, afin que "85% des patients traités par antiagrégants plaquettaires le soient par aspirine".
Et pour cause, le gain financier est énorme : "En 2012, le coût mensuel d’un traitement par aspirine est en moyenne moins de 3 euros versus plus de 26 euros sous clopidogrel générique." (...)