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SIDERURGIE, COMMENT EN EST-ON ARRIVE LA ?
Article mis en ligne le 5 février 2013
dernière modification le 2 février 2013

Ou, nationalisation des pertes, et privatisation des profits : on peut exiger la nationalisation de Florange sans être pour autant dupe de la lamentable histoire des nationalisations dans la sidérurgie.

À partir de 1966, l’État multiplie des « plans de modernisation » qui accordent des subventions massives aux entreprises privées du secteur, tout en les laissant licencier. Ainsi, en 1971, des milliers d’emplois sont supprimés par la Sollac (appartenant notamment aux Wendel), tandis que l’État assume 82 % du coût de sa nouvelle usine de Fos !

En 1977, « plan Barre » : le patronat supprime 16 000 emplois et se voit accorder des prêts publics à un taux de 0, 1 % (avec une inflation de plus de 9 % !). Et à peine les licenciés partis, l’été 1978, Barre annonce un « nouveau plan de sauvetage », qui transforme les dettes des propriétaires des groupes sidérurgiques en prises de participation de l’État dans leur capital. L’État se substitue aux patrons privés pour fermer des usines et moderniser celles qui restent, tout en préservant la fortune personnelle des actionnaires. Contre ces liquidations, éclate une véritable révolte ouvrière, notamment à Longwy et Denain en 1979 qui parvient à arracher de meilleures conditions de départ, mais pas l’arrêt de la saignée.

En février 1982, la gauche nationalise de nombreuses grandes entreprises, y compris industrielles. Ces groupes privés avaient subi 9 milliards de francs de pertes en 1980 : leurs propriétaires reçoivent 47 milliards de francs d’indemnités. Pour la sidérurgie, Mitterrand, dans la continuité de Barre et Giscard, achève la nationalisation du secteur, en annulant toutes les dettes des actionnaires.

Dès l’été 1982, nouveau « plan acier » : 12 000 suppressions d’emplois, alors que l’État déverse 21 milliards de francs pour moderniser les usines. En mars 1984, « révision du plan » : 21 000 nouvelles suppressions d’emplois, 30 milliards de francs de dotations supplémentaires ! (...)

Droite comme gauche n’ont pas hésité à dépenser beaucoup d’argent pour nationaliser, licencier, enrichir les actionnaires. L’exigence des travailleurs de Florange, aujourd’hui, c’est tout le contraire : une nationalisation à la demande des travailleurs, pour leurs emplois, sous leur contrôle.