
Le stress constitue l’un des facteurs qui pourrait diminuer l’espérance de vie, de par ses effets délétères sur le génome humain. Qu’en est-il pour des personnes victimes du racisme ou de discrimination au quotidien ? Une étude suggère qu’ils pourraient, dans certains cas, en pâtir. Le rejet de l’autre ne serait pas qu’un fléau pour la société.
(...) quand la biologiste états-unienne se lance dans une nouvelle recherche, elle veille à faire les choses correctement. Sa dernière en date est même originale, et mêle sociologie, génétique et médecine. Publiée dans l’American Journal of Preventive Medicine, elle s’intéresse à l’effet du racisme sur le vieillissement individuel. Et suggère de nouveaux effets nocifs à la discrimination. Du moins, dans certains cas de figure.(...)
Le contexte : des Afro-Américains qui meurent plus jeunes
Le rejet de l’autre et de la différence est un fléau pour toute société. La France est d’ailleurs mal classée, à en croire une étude suédoise parue en mai dernier. Près de 23 % des Français voient d’un mauvais œil le fait de vivre à côté d’une personne ou d’une famille d’une autre origine ethnique. Dans la majorité des autres États européens, ce chiffre est inférieur à 15 % et en Amérique du Nord, on passe même en dessous des 5 %. De quoi ne pas s’étonner des nombreux et odieux propos racistes rapportés par la presse ces derniers mois... (...)
L’étude : le préjugé maléfique
Ainsi, 92 Noirs américains âgés entre 30 et 50 ans, en bonne santé et de différents milieux sociaux ont été recrutés. Quelques gouttes de leur sang ont été prélevées afin de mesurer la longueur des télomères de leurs globules blancs. En parallèle, ils devaient répondre à deux questionnaires. Dans l’un d’eux, il s’agissait d’évaluer l’ampleur des discriminations raciales subies au quotidien, à travers les difficultés à trouver un emploi, un prêt, un logement, d’accéder aux soins médicaux, du ressentiment vis-à-vis de la police, etc.
Le second visait à déterminer les stéréotypes individuels sur les différents groupes ethniques. Ainsi, les auteurs ont mesuré la vitesse à laquelle les participants associaient des images de personnes (noires ou blanches) à des mots connotés positivement ou négativement. À ce petit jeu, 70 % des États-Uniens ont des préjugés contre les Noirs... qui sont partagés par environ 50 % des Afro-Américains ! (...)
des politiques égalitaires et luttant contre la discrimination sous toutes ses formes pourraient réellement devenir de santé publique. Du moins pour toutes les personnes qui se sentent concernées par le problème. (...)