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Rues, hébergements d’urgence, foyers : MSF lance sa campagne de vaccination en Île-de-France
Article mis en ligne le 15 juin 2021

Gagner la confiance

Avant de se lancer, MSF a pris soin de mener une campagne de sensibilisation pendant deux semaines. "Étonnamment, les personnes sont très volontaires pour se faire vacciner, là où je pensais que ce serait plus compliqué", glisse la cheffe de mission. La méfiance est surtout dirigée vers les autorités publiques, moins vers l’ONG connue de ce public vulnérable. "Le pari était de se dire qu’avec MSF, les publics seraient moins récalcitrants. Beaucoup nous connaissent déjà parce que l’on intervient dans leur pays d’origine" expose Corinne Torre. "Nous insistons aussi sur notre neutralité par rapport à l’administration", avec l’absence de recueil de données sensibles.

Cette question de confiance se pose particulièrement dans les foyers de travailleurs migrants, où nombre de résidents sont sans-papiers.

(...) il y a une peur de l’administration, il faut prendre le temps de discuter avec les délégués des résidents..." Face à ces ratés, les autorités ont finalement confié cette mission à MSF. (...)

Le travail de sensibilisation de l’ONG se poursuivra jusqu’à fin août, avec des équipes de médiateurs. Ces derniers parlent plusieurs langues, et peuvent être accompagnés d’interprètes. Idem pour les soignants au moment de la vaccination. Pour les migrants non-francophones, "il faut absolument que nos questions soient compréhensibles, que l’on parvienne à discuter, et à établir un diagnostic sans danger", insiste la responsable.
Une vulnérabilité accrue

Une dernière difficulté se pose : le suivi des publics pour procéder à la seconde injection. Pas évident lorsque les personnes naviguent d’un lieu hébergement à l’autre, ou sortent des radars des associations et travailleurs sociaux. (...)

En parallèle, l’ONG poursuit le travail de dépistage dans ses cliniques mobiles. Elle disposait aussi d’un centre de desserrement à Asnières-sur-Seine (Hauts-de-Seine), mais celui-ci vient d’être fermé, fin mai, par la DRIHL (Direction régionale et interdépartementale de l’hébergement et du logement). Les cas positifs au Covid-19 seront désormais orientés vers un centre géré par l’association Aurore dans le 20e arrondissement. "J’ai une petite inquiétude concernant le nombre de places : nous espérons que l’ARS ne va pas se retrouver en difficulté" conclut Corinne Torre. (...)