(...) Sur le premier trimestre 2022, le nombre de permis de construire délivrés (141 900) n’a jamais été aussi élevé depuis 15 ans, note le ministère de la Transition écologique
(...) D’avril 2021 à mars 2022, 496 900 logements ont été autorisés à la construction, selon les dernières estimations du ministère de la Transition écologique. Un chiffre qui n’a été dépassé que deux fois depuis 2013 (en octobre 2017 et février 2018).
C’est nettement plus qu’avant la crise sanitaire. Et sur le seul premier trimestre 2022, le nombre trimestriel de permis de construire délivrés (141 900) n’a jamais été aussi élevé depuis 15 ans, note le ministère. Sur douze mois, on frôle la barre symbolique des 500 000 logements neufs. (...)
Car la demande est toujours forte et l’offre ne suit pas, alimentant la progression constante des prix de l’immobilier. Le logement est déjà le premier poste de dépenses des Français, de plus en plus préoccupés par leur pouvoir d’achat, en pleine poussée inflationniste. Mais le nombre élevé de permis de construire est sans doute un trompe-l’œil. « Cette forte hausse des autorisations (surtout pour les logements individuels) provient du nombre exceptionnel de demandes de permis déposées en décembre 2021 », souligne le ministère.
Et elle traduit « probablement » un afflux de demandes de permis de construire avant l’entrée en vigueur, au 1er janvier 2022, de normes environnementales plus contraignantes pour le bâtiment neuf, la réglementation dite « RE2020 ». Elle oblige les nouveaux logements à être mieux isolés contre le froid et la chaleur et à avoir un impact modéré sur le climat. « Beaucoup d’investisseurs ont réservé des logements ou des maisons individuelles pour éviter de rentrer dans la RE2020, donc sûrement d’avoir un renchérissement de prix », explique Olivier Salleron, président de la Fédération française du bâtiment (FFB), qui estime entre 7 et 8 % le surcoût de la RE2020 en 2022. (...)
Les maisons individuelles et lotissements connaissent en effet les hausses d’autorisation de construire les plus sensibles. (...)
Une autre disposition entrée en vigueur au 1er janvier peut également expliquer la ruée de décembre : la première étape de l’objectif zéro artificialisation nette (ZAN), qui vise à diviser par deux le rythme de grignotage des espaces naturels par rapport à la période 2012-2021. (...)
Logiquement, les maisons individuelles, plus gourmandes en foncier que l’habitat collectif, sont plus concernées par cet objectif. (...)