Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
Riches et pauvres, inégaux devant la mort
Article mis en ligne le 8 février 2018
dernière modification le 7 février 2018

Treize années d’espérance de vie à la naissance séparent les hommes les plus pauvres des plus riches en France. L’espérance de vie des hommes les plus modestes, 71 ans, équivaut à celle des hommes du Bangladesh.

(...) Pour la première fois en France, on dispose de données détaillées sur le lien entre durée de vie et niveau de vie. L’espérance de vie augmente très rapidement avec le revenu jusqu’à 2 500 euros mensuels mais au-delà, parmi les plus riches, le revenu joue peu. L’écart entre femmes et hommes est de huit années pour les moins aisés mais se réduit de moitié en haut de l’échelle des revenus. Les femmes les plus pauvres ont une espérance de vie équivalente au niveau du tiers le plus aisé des hommes.

Comment expliquer un tel écart ? Les plus aisés sont aussi ceux qui appartiennent aux catégories sociales les plus favorisées, dont les métiers sont les moins usants physiquement. Ces milieux sont aussi plus attentifs à la prévention en matière de santé (...)

Comment expliquer cet impact propre au revenu ? Pour certains soins, le reste à charge pour les patients demeure élevé. Les plus aisés ont aussi le pouvoir de payer plus cher (dépassements d’honoraires) pour accéder plus vite à des soins de meilleure qualité. L’Insee rappelle que 11 % du cinquième de la population le plus modeste dit avoir renoncé aux soins au cours de l’année, selon l’enquête Santé et protection sociale de 2014, contre seulement 1 % du cinquième de la population le plus aisé.

Ce n’est pas la seule explication. L’analyse des variations d’espérance de vie au niveau international montre que, parmi les pays riches, le lien est faible entre la qualité et l’accessibilité du système sanitaire et l’espérance de vie. Disposer d’un minimum de niveau de vie, c’est aussi disposer des moyens de mieux s’alimenter, de pratiquer certains loisirs, de prendre des congés, de se loger plus convenablement, d’être moins inquiet sur son avenir, etc. Bref, d’avoir un environnement de vie général de meilleure qualité. On note qu’à partir d’un peu moins de 2 800 euros mensuels par personne (on entre alors au sein des 10 % les plus riches), l’effet revenu ne joue plus. (...)