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Retour sur la pandémie grippale H1N1v de 2009
par occidere lundi 21 février 2011
Article mis en ligne le 23 février 2011
dernière modification le 21 février 2011

En décembre 2009, la commission des affaires sociales du Sénat a demandé à la Cour des comptes de procéder à une enquête sur l’utilisation des fonds mobilisés pour la lutte contre la pandémie grippale A (H1N1), évalués alors à un milliard et demi d’euros.

Voici donc deux documents :
 l’un est le rapport d’information, enregistré le 1er février 2011, format pdf, 246 pages, 1,4Mio

 l’autre est le procès-verbal des auditions de la commission d’enquête

La lecture, même partielle, de ces documents se révèle très instructive, tant sur le fonctionnement de la veille sanitaire en France, que sur les modalités de décision politique concernant la gestion de la crise. (...)

Avec le recul, il s’avère que la grippe H1N1v a touché environ 5 à 6 millions de Français(es). Moins de 6 millions ont été vacciné, soit 7% de la population. 342 décès (dont 312 en France métropolitaine) ont été attribués à la grippe H1N1v (comparés aux 5000-6000 décès attribués à la grippe saisonnière). 2,7 millions de doses ont été perdues, 700 000 ont été inutilisables et 20 millions de doses ont été ou seront détruites. Le coût total estimé de la campagne a été de 700-760 millions d’euros, soit 110 euros par personne vaccinnée (et encore, ce chiffre ne tient pas compte du recyclage du verre des flacons de vaccins qui aura lieu prochainement).
12 millions de doses ont été données à l’OMS dans le cadre de la solidarité internationale. Le Gouvernement a par ailleurs procédé à des exportations à prix coûtant vers Monaco (80 000 doses) et le Qatar (300 000 doses et 330 000 seringues).

Il est exact que les firmes pharmaceutiques ont tenté d’imposer une clause de transfert de non responsabilité aux états. En France, cette clause a été refusé par les responsables politiques, ce qui n’est pas le cas aux États-Unis.
D’une façon générale, ce sont les firmes pharmaceutiques qui ont imposées une mise en concurrence des états, et non l’inverse (...)

Bien que la déclaration des liens d’intérets des experts consultés par le gouvernement soit rendue obligatoire, la ministre de la santé n’a pas su si les experts consultés avaient ou non des conflits d’intérêts, étant donné que la liste n’a pas été vérifiée. (...)

Il ressort également de ce rapport que la cour des comptes considère la gestion de cette crise, tant en moyen humain, qu’en moyen financier, a été un véritable gâchis, que le discrédit à l’égard de la politique vaccinale est responsable de la désaffection des Français dans le programme de vaccination contre la grippe saisonnière 2010-2011, et que cela risque de mettre la population en danger en cas de véritable menace.v