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Retour sur l’héritage de Mandela
par PIERRE LAURENT lundi 18 août 2014
Article mis en ligne le 24 août 2014
dernière modification le 19 août 2014

Nous avons tous en mémoire l’une des premières phrases de Mandela libre, le 11 février 1990 depuis le balcon de l’hôtel de ville du Cap : « J’ai lutté contre la domination blanche, et j’ai lutté contre la domination noire. Mon idéal le plus cher a été celui d’une société libre et démocratique dans laquelle tous vivraient en harmonie et avec des chances égales » (A suivre). Pierre Laurent

(...) Son art de la médiation était fondé sur la franchise. Quand il venait au Burundi, il ne s’empêchait de s’adresser à ses interlocuteurs dans des termes cassants. D’après Pierre Buyoya qui l’a côtoyé longtemps, « c’était un médiateur difficile, très dur, mais par contre, honnête. Il a apporté un plus aux négociations, notamment cet aspect d’intégrité : s’il était dur, il l’était avec tout le monde. S’il faisait pression, il la faisait sur tout le monde, avec le seul objectif de faire avancer la cause de la paix ».

Comment gérer l’héritage de Madiba ? Cet été, toutes les semaines, je vous propose une série de témoignages, déjà publiés ou non, que des amis m’ont confiés et qui portent tous sur les manières de perpétuer l’héritage de Mandela. Si la jeune génération engagée salue le parcours d’exception de Nelson Mandela, écrivait notamment Edgar C. Mbanza sur Youphil en 2013, elle préfère ne pas « trop individualiser » son combat qui fut, dès le début, fondamentalement social. L’auteur nous a accordé le droit de reprendre des témoignages qu’il avait recueilli en 2010 et en 2013, depuis Johannesbourg.

« Contrairement à ce que me disait un de mes jeunes visiteurs, Mandela n’a jamais été le chef d’un groupuscule noir qui s’est métamorphosé sur le tard, une fois arrivé au pouvoir. Avant et pendant son emprisonnement, il a toujours refusé des idées sectaires. Il a toujours défendu une idée haute de la démocratie. C’est pourquoi il faisait tant peur aux chefs de l’apartheid ».Richard Sisulu, petit-fils d’un grand compagnon de lutte de Madiba, veille farouchement à l’héritage du géant sud-africain.

En faisant visiter l’une des demeures familiales devenues ces dernières années un haut lieu de l’histoire sud-africaine, il explique aux touristes le parcours des fondateurs de l’African National Congress, le parti de Mandela. Ce travail de « transmission », il le partage avec bien d’autres, et notamment avec le Nelson Mandela Center of Memory and Dialogue. « Nous devons tout faire pour que les valeurs et les actions de Mandela soient correctement transmises », rappelle-t-il avec insistance.

De quel héritage s’agit-il, justement ? (...)