
Le texte qui suit a été écrit il y a déjà un an, à une époque où le soulèvement syrien n’était pas entré dans une phase armée. Beaucoup de choses ont changé depuis, mais il nous paraît utile de revenir aux sources proprement syriennes d’un processus qui, quelles que soient les incertitudes, les ambivalences et les risques que présente la phase actuelle de lutte armée, est bel et bien une révolution contre un régime tyrannique – et non une pure machination américano-sioniste.
Les prémisses de cette révolte qui s’est muée en révolution ne sont curieusement pas venues de la rue mais du sommet de la hiérarchie au pouvoir, qui a été le premier à exprimer des signes de nervosité devant la tournure des évènements tunisiens et égyptiens. Pourtant les rares tentatives de mobilisations observé tout au long du mois de février, comme l’appel à manifester à la date du 4 février devant le parlement lancé sur la page Facebook intitulée « Syrian revolution 2011 », s’étaient avérées infructueuses et ne constituaient par conséquent aucune menace pour le régime.
Le jour J, qui était un vendredi, chômé en Syrie, pluvieux de surcroit, n’a rassemblé aucun manifestant. L’appel semble, en revanche, avoir été entendu par les forces de sécurité qui se sont déployées, tout au long des axes qui conduisaient au parlement, faisant apparaître au grand jour leur crainte d’une contagion de la révolte soufflant depuis le Maghreb. (...)