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Audrey Chapot
Retour au pays : rentrer ‘chez soi’ ou nouvelle expatriation ?
Article mis en ligne le 27 août 2020
dernière modification le 26 août 2020

Un retour d’expatriation, c’est une double épreuve, même lorsque ce retour est souhaité et anticipé. Ce constat est quasi systématique : c’est rentrer chez soi sans s’y retrouver et sans y être reconnu.

Le retour au pays est si souvent négligé, alors que les effets peuvent être dévastateurs. Alors pourquoi cette situation ? Et comment faire pour s’y préparer le mieux possible, pour limiter les effets pervers du retour ?
Très régulièrement, les personnes qui me contactent pour que je les accompagne dans leur évolution ou leur reconversion professionnelle vivent une transition professionnelle depuis leur retour d’un séjour à l’étranger, parfois depuis plusieurs années ! Ils ne comprennent pas pourquoi ils se sentent instable, ni comment retrouver leur place. Ce qu’ils vivent est normal, mais sous-estimé, voire ignoré.
Le retour au pays est souvent une expérience violente
En effet, vivre à l’étranger, c’est un voyage très particulier, un bond spatio-temporel qui remue et transforme profondément. De « retour au pays », la violence du décalage entre nous et eux émerge ou explose selon les personnes ; on ne reconnaît plus ni le pays que l’on avait quitté, ni notre entourage, ni les mentalités, ni les habitudes locales. (...)
Car un retour impose de vivre un double deuil : celui du pays et de la vie quotidienne que l’on vient de quitter, cumulé à celui du souvenir de notre pays d’origine et de notre vie d’avant. Sans ces deuils aboutis, nous restons dans une sorte d’errance, tel un apatride, en déconnexion totale avec nous-même, à chercher notre place et notre identité dans notre pays d’origine.
Le retour, c’est avant tout une nouvelle expatriation (...)
Ce n’est pas un retour à la case départ, c’est une arrivée dans un nouveau monde qui nous est devenu étranger ! Les phases de joie, de plaisir, de confort alternent avec celles d’agacement, d’incompréhension, de déni de cette nouvelle réalité, de lassitude voire de déprime avant de retrouver son rythme et de se sentir à nouveau à l’aise. (...)
Entre nostalgie du pays et retour contraint, chaque cas est unique. (...)
Quelles que soient les raisons du retour, voulu ou subi, la vie que vous retrouverez ne sera pas celle que vous aviez quittée il y a un, deux, ou vingt ans, et vous avez tout à reconstruire patiemment. En plus de votre contexte à prendre en compte, vos motivations réelles et votre investissement influencent fortement la qualité de votre retour et de votre réadaptation.
Le retour, c’est tout réapprendre de sa culture d’origine
Chaque changement de lieu et de mode de vie est une expérience enrichissante et fragilisante à la fois. Chacun passe par une étape de déracinement d’entre les deux vies, celle d’avant et celle à construire (...)
Le retour, c’est expérimenter la résilience, que Boris Cyrulnik décrit comme « ce processus qui nous tricote sans cesse avec notre entourage », c’est en fait une opportunité de renouveau pour refaire son nid. (...)