
Au cœur du débat sur la transition énergétique, le gaz de schiste, l’énergie la plus controversée des dernières années et interdite en France depuis une loi de juin 2011, suscite polémiques et divisions au sein même du gouvernement. Entre le potentiel économique promu par certains et le risque écologique souligné par d’autres, la question reste très sensible.
Ces derniers mois, le débat sur l’exploitation des gaz de schiste a été ravivé par les déclarations du ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg , qui s’est déclaré, à titre personnel, favorable à une exploitation « écologique » des gaz de schiste par une compagnie publique. François Hollande et le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault sont ensuite intervenus pour clarifier la position du gouvernement sur cette question. Dans son interview télévisée du 14 juillet, il a par ailleurs exclu l’exploitation du gaz de schiste pendant sa présidence.
Enjeu économique et stratégique
Pour de nombreux industriels du secteur, les gaz de schiste sont avant tout un potentiel économique colossal. Les réserves de ce gaz non conventionnel représentent un tiers du gaz mondial et 10 % du pétrole. En France, selon US Energy Information Administration, les estimations des réserves potentielles de gaz de schiste pour la France sont évaluées à 3 900 milliards de m3 contre 5 100 milliards en 2011 (- 23 %). Mais ces chiffres aussi sont soumis à controverse. (...)