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Réhabilitation d’un soldat fusillé en 1914 pour désertion
Article mis en ligne le 9 novembre 2012

Le ministre des Anciens combattants, Kader Arif, a annoncé vendredi dans une interview à La Croix qu’il avait décidé d’attribuer la mention "Mort pour la France" à un soldat français fusillé en octobre 1914 après avoir été accusé de désertion.

"Les fusillés ont toute leur place dans l’histoire de notre Nation, ainsi que l’ont rappelé Lionel Jospin en 1998 et Nicolas Sarkozy en 2008 et il nous appartient aujourd’hui de poursuivre ce travail de mémoire", a dit Kader Arif. (...)

Ce sous-lieutenant du 98e régiment d’infanterie avait été fusillé le 11 octobre 1914 dans la Somme, après avoir condamné par un conseil de guerre spécial du régiment pour désertion. Le sous-officier avait été blessé par balle à la jambe quatre jours auparavant, avant d’être, assurait-il, fait prisonnier et de s’évader. Il avait été passé par les armes installé sur son brancard.

Le père du fusillé avait lutté toute sa vie pour tenter de le faire réhabiliter. Après un combat judiciaire d’une dizaine d’années, la Cour suprême de justice militaire avait, en juin 1934, maintenu la décision de 1914. (...)

Quelque 800 soldats français ont été fusillés pendant la Grande Guerre après jugement en conseil de guerre ou sans jugement ("les fusillés pour l’exemple"). Des condamnations prononcées pour désertion, mutinerie, refus d’obéissance ou crimes de droit commun.

La réhabilitation de soldats exécutés s’est faite au coup par coup, dès les années de l’après-guerre et plusieurs dizaines de fusillés ont ainsi été réhabilités. En 1934, la Cour suprême de justice militaire, composée d’anciens Poilus et de magistrats, avait réhabilité une trentaine de mutins (...)