
Depuis une vingtaine d’années, à chaque réforme des retraites les médias, dans leur grande majorité, commencent par tirer le signal d’alarme devant l’urgence de la situation [1], puis fustigent les salariés archaïques qui osent s’y opposer. En mai 2010, ces mêmes médias ont enrichi leur vocabulaire antigrève d’un nouveau mot : résigné. Selon eux, les Français se sont résignés à perdre leur droit de prendre la retraite à 60 ans. Toute lutte est par conséquent inutile.
...Pour les journalistes, le cours du manifestant a considérablement chuté. Assurément, la crise boursière est passée par là... À moins que, à l’instar de Jacques Camus, éditorialiste de La République du Centre – « Comment imaginer que l’avenir des retraites puisse encore se jouer dans la rue ? (…) les temps ont changé » –, ces mêmes médias aient quelques intérêts à discréditer toute mobilisation sociale...
...On assiste en réalité, depuis l’annonce officieuse du report de l’âge de la retraite à 62, voire 63 ans, à une campagne médiatique partant du principe que la retraite à 60 ans est bel et bien enterrée...