
Réduire les pesticides, c’est possible… à condition que l’État s’en donne vraiment les moyens et que la grande distribution mette la main à la pâte. Cette affirmation ne vient pas de Greenpeace, mais des conclusions rendues ce mois-ci par une mission d’expertise mandatée par le gouvernement. Malheureusement, les plans mis en place jusqu’ici par ce dernier ont échoué. En attendant qu’il apprenne de ses erreurs, la mobilisation citoyenne continue, elle, à porter ses fruits. (...)
Au niveau politique, le manque de cohérence interministériel et les faibles moyens financiers alloués (71 millions d’euros) n’ont pas permis d’impulser une dynamique suffisante pour assurer une transition réelle vers des systèmes alternatifs. Pendant ce temps, les coûts sociétaux découlant de l’usage intensif des pesticides se chiffrent à plusieurs milliards d’euros.
Concernant les filières agricoles, le bilan reste le même (...)
La mobilisation citoyenne veille au grain
Nous n’avons pas attendu que l’État se décide à reconnecter l’amont et l’aval des filières agricoles autour de la réduction des pesticides. Nous avons lancé, il y a trois ans, la Course Zéro Pesticide.
Avec vous, nous avons mobilisé les enseignes de la grande distribution autour de trois enjeux : (...)
La suppression des pesticides les plus dangereux et la réduction globale des volumes utilisés. Cela passe notamment par l’adoption de cahiers des charges plus ambitieux en matière de réduction des pesticides, en coconstruction avec les agriculteurs.
Un solide soutien aux fournisseurs (producteurs, coopératives, etc.) dans la prise de risque agronomique que représente cette transition agricole (garantie face à des pertes de rendements, acceptation de fruits et légumes “moches”, etc.).
La transparence sur leurs pratiques, vis-à-vis des producteurs ainsi qu’auprès des consommateur-trices.
Grâce à votre mobilisation, nous avons, entre autres, obtenu des engagements de E.Leclerc, premier distributeur de fruits et légumes en France, dont nous veillons actuellement à la mise en œuvre concrète. Nous soutenons également les agriculteur-trice-s désireux d’adopter des pratiques agroécologiques.
La grande distribution représente les 3/4de la commercialisation des fruits et légumes en France. Elle constitue donc un débouché conséquent pour une partie des filières agricoles. Le monde paysan ne doit pas assumer seul le coût du changement des pratiques. Il est temps que les distributeurs prennent également leurs responsabilités ! (...)