
Au lendemain de la publication d’un rapport alarmant du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), des environnementalistes appellent la Colombie-Britannique à cesser de subventionner l’industrie de l’énergie fossile.
Environ le deux tiers de l’énergie utilisée dans la province provient encore de combustibles fossiles, reconnaît le programme provincial Clean Energy BC.
"La population ne se rend pas compte à quel point la Colombie-Britannique soutient l’industrie", se désole l’analyste des politiques en matière de solutions climatiques à la Fondation David Suzuki, Tom Green.
Sur les 1,3 milliard de dollars de subventions alloués à l’industrie de l’énergie fossile cette année, 421 millions de dollars seront des crédits d’impôt pour des puits de fracturation hydraulique, note le groupe écologiste Stand Earth.
« C’est comme si on payait quelqu’un pour jeter de l’essence sur le sol, devant les pompiers. » (...)
Appel à des actions immédiates
Le GIEC
prévoit que le réchauffement de la Terre sera de 1,5 degré Celsius dès la décennie 2030 par rapport à l’ère préindustrielle. Les phénomènes météorologiques extrêmes, qui se font déjà sentir dans la province cet été, seront plus fréquents.
Le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a déclaré que les conclusions du GIEC "doivent sonner le glas du charbon et des combustibles fossiles, avant qu’ils ne détruisent notre planète".
La chef du Parti vert provincial, Sonia Furstenau, réclame des actions concrètes et immédiates allant en ce sens. (...)
Selon le responsable du programme de maîtrise en leadership pour l’action climatique à l’Université Royal Roads de Victoria, Robin Cox, le rapport du GIEC offre une occasion de penser différemment. (...)
Les gouvernements profitent de l’industrie fossile
Le premier ministre de la Colombie-Britannique, John Horgan, reconnaît les conséquences du changement climatique visibles notamment dans les récents records de chaleur et les feux de forêt dévastateurs. (...)
Selon Kathryn Harrison, professeure de sciences politiques à l’Université de la Colombie-Britannique, il existe peu de motivation politique pour que le gouvernement cesse de subventionner des combustibles fossiles, malgré les conséquences évidentes pour le climat.
"Il gagne facilement de l’argent grâce aux redevances provenant de la production de pétrole, de gaz et de charbon, créant des emplois. Or, créer des emplois dans le cycle électoral de quatre ans est un excellent moyen d’être réélu", estime-t-elle.