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l’Humanité
Quelle place pour les gens du voyage dans notre société ?
#gensduvoyage #racisme #discriminations #WilliamAcker
Article mis en ligne le 27 avril 2023
dernière modification le 26 avril 2023

La condition de ces habitants discriminés par les pouvoirs publics, toujours ciblés par des stéréotypes racistes, atteint rarement l’opinion publique. Comment expliquer et sortir de ce silence ? Avec la participation de Lise Foisneau, anthropologue, chargée de recherche au CNRS et William Acker, délégué général de l’Association nationale des gens du voyage citoyens.

« Les « voyageurs » sont les survivants d’un génocide que l’État ne reconnaît pas. Cette ignorance est un blanc-seing pour les discriminations. », Lise Foisneau, anthropologue, chargée de recherche au CNRS

Pour comprendre la place qui est celle des gens du voyage dans notre société, il est indispensable de remonter au moins à la Seconde Guerre mondiale. Entre 1939 et 1946, ceux que l’administration française connaissait sous le nom de « nomades » furent victimes de persécutions génocidaires. Assignés à résidence, les nomades furent ensuite internés par les autorités nazies et le régime de Vichy, un internement qui fut une des étapes du processus visant à l’élimination des Zigeuner (Tsiganes). La Libération se produit avant que les nomades internés aient pu être déportés en masse : un millier ont été assassinés dans les camps d’extermination. La fin de l’Occupation ne met cependant pas un terme aux persécutions. Le gouvernement provisoire de la République française décide de maintenir jusqu’à l’été 1946 l’assignation à résidence et l’internement des nomades. (...)