Organisateurs comme participants, professionnels, patients, usagers, familles, nous restons impressionnés par l’intensité des échanges et l’attention portée à la parole de chacun. Nombreux sont venus de toute la France pour témoigner, pour partager les expériences, les constats dramatiques mais aussi pour marquer leur détermination à résister.
De la réaction d’indignation suite au 2 décembre 2008 est née un véritable mouvement original qui par sa dynamique nourrit un débat riche et pluraliste au cours duquel ont pu largement s’exprimer convergences et divergences.
Tout au long de la journée, les tables rondes successives ont illustré plusieurs fils de réflexion et
d’actions à travers les différents thèmes abordés :
– la dérive sécuritaire avec la banalisation de la contrainte
– la normalisation des pratiques par le biais des protocoles et des accréditations successives
– la déshumanisation du soin par la dislocation des liens entre les acteurs du soin
“Quelle hospitalité pour la Folie ? “ question évidente et pourtant si étrangère au contexte actuel, elle a été le fil rouge et la cause commune de cette journée.
La logique sécuritaire et gestionnaire dans laquelle nous travaillons constitue une tentative permanente de nous exproprier de notre fonction de soignant. Il nous appartient de questionner le sens des actes et des mots de notre métier. Nous avons à nous libérer d’une imposture des mots qui nous contraint.
Plusieurs propositions d’action ont été exprimées par l’assemblée :
– Refuser d’appliquer des protocoles qui bafouent notre éthique et aliènent des personnes déjà en grande souffrance.
– Exporter dans la cité l’importance de ces actes de résistances, de stimuler l’interrogation.
– Créer un badge qui soit porteur de cette interrogation « quelle hospitalité pour la folie ? ».
– Créer et renforcer le réseau de “résistance psy”, dont l’adresse mail centralise les témoignages : resistancepsy chez yahoo.fr
– Œuvrer à la rédaction de cahiers pour la folie.
– Rassembler les positions préfectorales contredisant les avis médicaux de levée d’HO.
– Développer l’ Université Critique de Psychiatrie (la prochaine journée se déroule le mardi 15 décembre 2009 avec pour thème « gestion de la violence ou prise en charge de la souffrance ? »)
– Travailler en commun sur les notions d’évaluation et de contrôles.
Et de multiples autres propositions…
Le 7 février 2009, le manifeste “pour un mouvement pour la psychiatrie” était rédigé.
Le succès incontestable de la journée du 28 novembre confirme la dynamique de ce mouvement.