
le travailleurs social est-il prioritairement là pour aider au changement de société et à son évolution ou doit-il limiter son intervention à l’aide aux personnes ? Telle est la question qui avait été posée aux travailleurs sociaux de tous pays réunis lors d’une conférence mondiale à Séoul, en Corée du Sud en juin 2016.Plus de 200 pays y avaient participé. Cette conférence internationale du travail social à l’initiative de l’IFSW avait abordé la question de la place et du rôle des travailleurs sociaux dans un monde en mutation. La réponse penche dans le sens de l’investissement pour un changement social. Cela mérite quelques explications…
Lors de son allocution le troisième jour de la conférence, Silvana Martinez, présidente rde la Fédération internationale des travailleurs sociaux (FITS), a déclaré : « Je souhaite vous demander : pouvons-nous parler du travail social sans parler… sur le pouvoir, la politique, et sur ceux qui détiennent le pouvoir et les leviers de décision ?
« Ne pas traiter ces questions nous met dans la position de rendre les personnes que nous aidons reponsables de leur situation d’échec comme si le système social n’y était pour rien. Sylvana Martinez estime que cela consiste à limiter le travail social à des actes de « simple assistance et de soutien ». La présidente de l’IFSW, a ajouté : « Si nous nous limitons à ce type de pratique [l’aide et l’assistance], même si c’est noble, nous contribuons à cacher la réalité plutôt que de la révéler. Nous allons simplement agir sur la surface d’un ordre social absolument cruel et inégal. Nous allons tourner le dos à l’égalité sociale, nous allons tourner le dos à l’essence même du travail social « .
le Professeur Ian Hyslop de l’université d’Auckland a déclaré lors de cette conférence que les gouvernements néolibéraux dans le monde occidental ont donné lieu à une vision du monde qui contredit l’expérience du travail social, en mettant l’accent sur la responsabilité personnelle de chacun face à la la pauvreté. L’exclusion est considérée comme relevant de la responsabilité des personnes pauvres, plutôt que d’en reconnaître les causes plus larges.
Il a fait valoir que cette opinion avait conduit au développement d’un type de travail social professionnel et redoutablement efficace : « un travail social qui est mesuré, un travail social qui cible efficacement et fixe les individus déviants, considérés comme étant à contrôler dans un cadre politique néolibéral. »
« Je pense que dans le climat actuel, les travailleurs sociaux doivent être plus agressifs dans la défense des droits. Ils doivent ‘affirmer leurs propres positions et valeurs qui permettent de comprendre et d’expliquer l’injustice structurelle et de l’inégalité structurelle plutôt que de blâmer les individus pour leurs circonstances. »
Ce professeur d’Université a exhorté les travailleurs sociaux pour qu’ils portent une voix de la dissidence (...)