
E n 2009, les cinq plus grandes banques françaises ont réalisé 11 milliards d’euros de profit. Ce chiffre était deux fois plus élevé qu’en 2008. En 2010, le chiffre a encore doublé, ou presque, pour atteindre 21 milliards !
Les banques ne produisent pas de richesses. Elles font de l’argent avec de l’argent, en pratiquant l’usure et la spéculation financière à une échelle phénoménale. Ce sont des parasites.
Après avoir spéculé sur la dette de la Grèce et de bien d’autres pays, les dirigeants des banques exigent des mesures implacables pour réduire les dépenses publiques. Moins on dépense d’argent sur la santé ou les retraites, plus il y en a pour renflouer les banques. Nous connaissons aussi l’avarice des banques dans la gestion des comptes des particuliers. Les commissions et charges punitives imposées aux particuliers – en hausse constante – leur rapportent des sommes colossales. (... )
Le programme de La Riposte réclame la nationalisation de toutes les banques, des assurances et des organismes de crédit. Ce programme ne fait pas encore l’unanimité dans le mouvement ouvrier, ni même au Parti Communiste. (... )
Le programme du Front de gauche, L’Humain d’abord, reprend en substance les idées et propositions du PCF au cours de la dernière période. Ce programme propose de mettre « sous contrôle social » les banques capitalistes qui « ne respecteraient pas la nouvelle réglementation en matière de lutte contre la spéculation… ». C’est une formulation assez saugrenue. Peut-on imaginer une banque capitaliste luttant contre la spéculation ? Le programme propose aussi la « mise en réseau » des banques nominalement publiques – comme la Caisse des Dépôts, la Banque Postale et le Crédit Foncier – ainsi que « la nationalisation de banques et de compagnies d’assurances. » On lit bien : « de banques » et pas « des banques ». Là encore, c’est trop vague. Après tout, il n’y a pas beaucoup de banques ! L’essentiel du secteur bancaire privé est entre les mains de cinq banques. Lesquelles faut-il nationaliser ? Lesquelles faut-il laisser aux capitalistes ? Et suivant quels critères ?
(... )
Nous devons nationaliser toutes les banques, toutes les compagnies d’assurance et tous les organismes de crédit. Il faut consolider les différentes banques capitalistes en une seule banque nationale, qui, véritablement publique, ne sera pas cotée en Bourse et ne participera pas aux activités spéculatives des marchés financiers. Elle offrira aux usagers un service de haute qualité et supprimera toutes les charges et commissions abusives. L’unification des banques doit se faire avec le maintien intégral des emplois du secteur et mettre un terme à la gestion oppressante des employés, à la précarité des contrats, etc. Par ailleurs, il faudra mettre en place un véritable « contrôle social » des activités et de la gestion de cette banque nationale, en impliquant les pouvoirs publics, les salariés du secteur bancaire et les syndicats. Il faut également exproprier les propriétaires des compagnies d’assurance privées et en faire une seule société d’assurance nationale couvrant tous les types d’assurances, en mettant fin aux arnaques et aux abus qui caractérisent la gestion des assurances capitalistes.
Ces nationalisations doivent se faire sans indemniser les grands propriétaires et actionnaires. Seuls les « petits porteurs » qui en auraient besoin seraient indemnisés. On n’indemnise pas des voleurs.
(... )
il faudrait aussi nationaliser l’essentiel du secteur industriel et commercial, toujours sous contrôle démocratique, et supprimer la Bourse. Sur cette base, on pourrait en finir avec le capitalisme et avancer vers la complète émancipation sociale des travailleurs de ce pays – et donner un bon exemple à suivre au reste de l’Europe ! (... )