Depuis que les hommes vivent en groupes, ils ont été obligés de se fixer des règles de vie commune. Les petites tribus, où le tissu social et les liens familiaux étaient forts, trouvaient naturellement des arrangements. Le chef ou les anciens réglaient les litiges plus graves.

Le développement des cités a distendu ces liens, permettant à des petits malins de profiter de la nouvelle situation Les premiers furent ceux qui utilisèrent les peurs de leurs compatriotes face aux manifestations violentes de la nature pour se déclarer fils de dieu – voire dieux –, ou correspondants de ces dieux (l’antique clergé). Les hauts fonctionnaires ont ensuite profité de leur situation pour exploiter leurs petits camarades, comme le montre ce texte d’un roi de Sumer il y a 4 400 ans :

« Depuis des temps immémoriaux, depuis que la vie commença, en ces jours, le chef batelier s’appropriait les bateaux, le fonctionnaire chargé de l’élevage s’appropriait les ânes, l’inspecteur des poissonneries [les poissons]. Les éleveurs de moutons à laine devait payer [à l’officiel responsable] un tribut en argent pour chaque mouton blanc... C’était devenu la règle ! ».

Les plus anciennes traces de lois remontent à l’époque de l’invention de l’écriture (Sumer, puis Égypte). Les peuples dont il est question n’avaient ni Assemblée nationale, ni Sénat, ni Parlement européen, ce qui leur évitait de payer le million d’euros annuel que coûte en moyenne chacun de nos législateurs (les rois – nommés par les dieux –, les prêtres et les temples coûtaient très cher). C’est donc tout simplement leurs dieux qui dictaient ou commandaient les lois.

Quelques dieux législateurs des païens (...)