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Futura-Sciences
Quand la biodiversité tombe en dessous du minimum vital
Article mis en ligne le 2 août 2016
dernière modification le 23 juillet 2016

Après avoir passé en revue les données mondiales concernant près de 40.000 espèces sur 18.000 sites, des biologistes britanniques concluent que, dans plus de la moitié des terres émergées, la biodiversité est descendue sous une valeur considérée comme la limite. En dessous, les écosystèmes peuvent s’écrouler.

Les pertes de biodiversité sont aujourd’hui souvent assez bien documentées dans différents milieux. Entre agriculture et urbanisation, les disparitions d’espèces, localement ou globalement, sont indéniables. Mais est-ce grave ? Pour la première fois à cette échelle et avec cette précision, des scientifiques, emmenés par Tim Newbold, de l’UCL (University College London), ont dressé un bilan de l’évolution du nombre d’espèces d’écosystèmes terrestres.

Les chercheurs ont travaillé sur 2,38 millions de données, concernant 39.123 espèces, recueillies sur 18.659 sites par des centaines de scientifiques collaborant au projet Predicts (Projecting Responses of Ecological Diversity In Changing Terrestrial Systems). Ce patient dénombrement a conduit à une estimation de la biodiversité jusqu’à une unité de surface de 1 km2.

Le résultat, décrit dans la revue Science, quantifie le déclin par « biome », c’est-à-dire par type d’environnement (prairie, désert, forêt tempérée…), en comparant avec le nombre d’espèces « originel », c’est-à-dire avant que les activités humaines n’aient modifié l’habitat. Les auteurs ont considéré une limite, un « seuil de sensibilité », en deçà duquel l’équilibre n’est plus possible. (...)

D’après l’étude de l’équipe de Tim Newbold, la biodiversité est passée sous ce seuil, établi à 10 %, sur 58,1 % des terres émergées. « Sur ces territoires vivent 71,4 % des êtres humains » soulignent les chercheurs dans le communiqué de l’UCL. Les biomes les plus affectés seraient les prairies, les savanes et les brousses. (...)

Les conséquences d’une dégradation de ces écosystèmes – désertification par exemple – ont aussi un impact fort sur les populations humaines et les chercheurs concluent en exhortant les pouvoirs publics à préserver, autant que faire se peut, des milieux naturels. (...)