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Nord Eclair
Quand « l’avocat des Roms » accuse
Article mis en ligne le 13 août 2012

Connu pour assurer régulièrement la défense des Roms dans la métropole lilloise, Maître Norbert Clément dénonce, après l’évacuation des campements de Villeneuve d’Ascq et Hellemmes, la « violation de droits les plus élémentaires ».

Jeudi matin, deux campements accueillant près de 200 Roms ont été évacués par les forces de l’ordre (lire nos précédentes éditions). Et depuis, l’avocat qui concentre l’essentiel des contentieux liés au douloureux dossier des Roms ne décolère pas.

Certes, les expulsions « à l’arrache, où l’on invoquait l’urgence », et qui s’étaient multipliées dans le sillage du discours sécuritaire de Grenoble de Nicolas Sarkozy, ont maintenant totalement disparu. Pour « basculer » dans des procédures qui laissent désormais 30 jours aux intéressés pour quitter le pays. « Or, les Roms roumains sont des citoyens européens qui, comme les autres, ont le droit à la liberté de séjour et de circulation », s’insurge Norbert Clément.

Trois mille personnes à gérer

Plus d’expulsions « en urgence », donc, mais à la place, des évacuations de campements. Ce qui n’est guère mieux. « Depuis les élections, présidentielle puis législatives, on constate un afflux de demandes d’élus de la métropole lilloise qui tendent à vouloir mettre tout le monde dehors », constate l’avocat. (...)

Pire, on aurait également avancé le fait que « le groupe auquel ils (les Roms, ndlr) appartiennent est dépourvu de personnalité morale » , ajoute l’avocat qui s’insurge : « Deux cents personnes méritent d’être autant respectées que deux squatteurs dont on a su relever l’identité. »

Et même si l’expulsion a été ordonnée, « rien n’empêchait la communauté urbaine de Lille d’accorder un délai de grâce aux Roms » avant de quitter les lieux. « La loi n’a pas été respectée. Si on commençait enfin à considérer qu’un Rom est un sujet de droit comme les autres et que le droit, c’est pour les humains, on ferait déjà un bon bout de chemin », soupire l’avocat. Désormais prêt à porter l’affaire devant la Cour européenne des droits de l’Homme si ses clients, « dont on a violé les droits les plus élémentaires » , le réclament. (...)

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