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Proche de Gabriel Matzneff, l’écrivain Guy Hocquenghem se voit retirer sa plaque
Article mis en ligne le 7 septembre 2020
dernière modification le 6 septembre 2020

Dans le sillage de l’affaire Matzneff, une plaque portant le nom de Guy Hocquenghem a été discrètement retirée ce mercredi par la ville de Paris. Cet écrivain, militant historique du Front homosexuel d’action révolutionnaire, était également connu pour avoir tenu des propos pédophiles.

« Il y a des enfants qui adorent les vieillards, y compris sexuellement », avait déclaré Guy Hocquenghem en mai 1978 sur Antenne 2. Mort en 1988 il était plus connu pour son activité d’écrivain, de journaliste et de militant homosexuel, et avait eu le droit à une plaque hommage en janvier de cette année.

Mais à la suite de l’affaire Mazneff, puis de la démission de l’adjoint chargé de la culture à la Ville de Paris Christophe Girard, le carré de métal, aussi discret soit-il ne pouvait plus décemment rester en place. Située dans le XIVe arrondissement, dans le quartier de Pernety, la plaque a discrètement été déboulonnée mercredi dernier, révèle Le Parisien.

Depuis plusieurs semaines des demandes de retraits étaient formulées sur les réseaux sociaux. Dimanche soir le groupe de militantes féministes les Grenades avait symboliquement aspergé le nom de l’écrivain avec du faux sang et écris au sol ce message « Ici est honoré un fervent apologiste de la pédocriminalité. » (...)

Lire aussi :

 Guy Hocquenghem sur wikipedia
(...) D’abord militant à l’Union des étudiants communistes (UEC) et au Parti communiste français (PCF), auquel il adhère en 1962, il rejoint la Jeunesse communiste révolutionnaire (JCR) à sa création, quand c’était un groupe trotskiste principalement composé d’exclus de l’UEC, contestant la ligne du PCF. Hocquenghem écrit dans le journal du groupe, Avant-garde jeunesse. Il participe à l’occupation de la Sorbonne en mai 1968, ainsi qu’à la rédaction du journal Action et, plus généralement, au mouvement de mai 68. Alors qu’il assume son homosexualité, plusieurs de ses camarades refusent qu’il participe à des opérations de propagande à l’usine Renault de Flins, craignant que cela « ne choque les ouvriers »5.

Exclu de la Ligue communiste à sa fondation en 1969, Hocquenghem s’intéressa à la Révolution culturelle lancée en 1966 en Chine par Mao Zedong pour consolider son pouvoir en s’appuyant sur la jeunesse du pays. À l’université de Censier, il participe à plusieurs expériences politiques se réclamant du maoïsme libertaire, écrivant « Construisez vous-même vos rêves, votre sensibilité », dans Tout !, le journal du groupe Vive la révolution, dirigé par Vive la révolution et Tiennot Grumbach. En 1971, il devient l’un des leaders du Front homosexuel d’action révolutionnaire (FHAR)6, mouvement radical qui dénonce non seulement la domination subie par les minorités sexuelles au sein de la société, mais aussi et surtout l’homophobie de la gauche radicale, et affirme la place des luttes homosexuelles au sein des luttes révolutionnaires. Dans plusieurs récits (notamment L’Amphithéâtre des morts, ouvrage autobiographique inachevé et paru en 1994 à titre posthume), Hocquenghem a insisté sur les insultes et les brimades qu’il avait subies, à l’intérieur de l’extrême gauche, en raison de son homosexualité.

Le 10 janvier 1972, il publie dans Le Nouvel Observateur un autoportrait dans lequel il annonce qu’il est homosexuel. (...)

Débat autour de la sexualité des enfants
En 1976, Guy Hocquenghem dirige avec René Schérer le numéro 22 de la revue Recherches, intitulé Co-Ire : album systématique de l’enfance. Le philosophe Roger-Pol Droit considère cette publication comme ayant marqué l’apogée d’un certain type de discours sur la pédophilie et l’éphébophilie. Le Monde écrit à l’époque : « les auteurs ne [cachent] pas que le corps des enfants — sexué, désirant, désirable, ludique — les intéresse. Leur livre n’est pas « à mettre entre toutes les mains » aurait-on dit naguère. On serait bien embarrassé, aujourd’hui, de préciser lesquelles. Celles des parents, peut-être9. » Mais dans ce même article l’auteur admet plus loin qu’on aurait tort d’assimiler ces propos à une défense de la pédophilie : « Ces dérives ne doivent cependant pas faire oublier que c’était au nom des droits de l’enfant qu’étaient développées ces idées qui semblent à présent si choquantes. Ces mêmes droits aujourd’hui invoqués pour garantir l’intégrité physique et la sécurité mentale des enfants, étaient alors mobilisés pour défendre leur liberté d’action. Peut-être n’était-ce qu’une illusion. Elle était en tout cas aux antipodes des délits pédophiles auxquels les manipulations politiques actuelles tentent de les amalgamer » (...)

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